Panneau en tilleul patiné sculpté en profondeur représentant Marie-Madeleine dans le désert. La sainte pénitente est agenouillée dans sa grotte, les cheveux déliés, essuyant d'une main ses pleurs, tenant un fouet de l'autre ; un crucifix, des livres, un crâne et le pot à onguent sont posés sur le rocher auprès d'elle ; paysage dans le lointain par une anfractuosité ; grotte abritée par un toit, encadrée d'arbres avec fleurs au premier plan. Allemagne du sud, première moitié du XVIe siècle H 44, 1 × L 31,7 cm (Très légers manques dont un index) On peut rattacher le style de ce panneau, profondément travaillé, à celui de l'école de sculpture dite du Danube. La place dévolue aucadre naturel de la scène avec ses troncs d'arbre aux racines visibles, son rocher à la surface accidentée, est en effet prépondérante et joue un rôle essentiel dans la représentation du sujet. De la même manière que dans le célèbre tableau Saint Georges et le dragon d'Altdorfer, chef de file de cette école, le sculpteur a aménagé ici une "fenêtre" dans l'environnement naturel du saint personnage, s'entrouvrant sur un lointain paysage. De nombreux peintres, graveurs et sculpteurs de la région du Danube, à la suite du maître de Ratisbonne, ont ainsi laissé libre cours à leur imagination fertile en donnant à la végétation cette présence envahissante. Le caractère fantastique que les oeuvres de cette école donnent à la nature inspira bien plus tard les romantiques allemands.