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Chien assis en pierre sculptée en ronde-bosse, sculpture de fontaine. De race beagle et de sexe mâle, l'animal est représenté avec un grand souci de réalisme avec bajoues, affissements de la peau sous le cou, sur les cuisses et l'arrièretrain, musculature très étudiée et lisible malgré la corrosion ; la sortie de l'eau se faisait par le sexe ; terrasse. Italie, Toscane, attribué à Romolo Ferrucci del Tadda, (Fiesole, 1544 –Florence, 1621), fi du XVIe siècle H 45 × L 21 × P 33 cm (légère érosion, traces de pollution, petits accidents notamment à l'angle de la terrasse) Ce chien assis en pierre, fascinant par son réalisme, est à rattacher à l'œuvre de l'artiste italien Romolo Ferruci del Tadda qui s'était fait une spécialité de la sculpture animalière. Formé à la dure école de la taille du porphyre, sous la direction de son célèbre père Francesco, il choisit ce type de production qui le fi connaître bien au-delà de Florence. L'ensemble le plus remarquable de cette sculpture naturaliste de Romolo Ferrucci peut se voir dans les jardins Boboli réalisée entre 1614 et 1620 avec les fameux "cani grossi di pietra bigia" (grands chiens en pierre de couleur beige). Ce chien présenté ici qui constituait un élément de fontaine n'était vraisemblablement pas destiné à un jardin italien. On sait en efft d'après Filippo Baldinucci, auteur d'une biographie du sculpteur, que Ferrucci reçu dans les dernière décennies du XVIe siècle une commande de Jérôme de Gondi, noble flrentin habitant la France. Celui-ci, après avoir acquis un terrain à Paris, s'était fait construire à partir de 1581 un bel hôtel au Faubourg Saint-Germain entouré de jardins à l'italienne. Pour cette occasion, Gondi commanda à Franqueville, encore peu connu en France, une grande statue représentant Orphée "pour mettre […] sur une fontaine au milieu des animaux faits par Del Tadda" d'après le biographe. La statue d'Orphée charmant les animaux qui fi l'admiration d'Henri IV à l'époque entra ensuite dans les collections de Louis XIV et se trouve à présent au musée du Louvre après être passée par Versailles (M.R. 1858). Elle représente le poète légendaire jouant de la lyre, Cerbère, le chien à trois têtes, assis entre ses jambes. L'idée d'une association d'Orphée avec les animaux de Ferrucci, fruit d'une précédente commande, reviendrait bien à Gondi. On ne sait rien de la dispersion de cette fontaine bien éphémère puisque Jérôme de Gondi fi faillite dès 1612 et que son hôtel fut alors adjugé à la Couronne. Ce chien de chasse au repos, si représentatif de l'art de Ferrucci, pourrait être un rescapé de cet étonnant ensemble, appartenant à la sculpture maniériste flrentine, qui était au cœur de Paris. Ouvrages consultés : F. Baldinucci, Notizie dei professori del disegno da Cimabue …, Florence, 1846, t. III, pp. 66-67 ; P. Malgouyres, ""Non mittendis canibus" : une proposition pour Romolo Ferrucci au musée du Louvre" dans La sculpture en Occident, Etudes offrtes à Jean-René Gaborit, éd. Faton, 2007, pp 156-161.
