QUIGNARD, Pascal
Le Salon de Wurtemberg
Paris, Gallimard, 1986
UN DES 35 EXEMPLAIRES EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR VÉLIN, SEUL GRAND PAPIER. OFFERT PAR MARIE DE HENNEZEL
ÉDITION ORIGINALE. In-8 (211 x 141mm)
TIRAGE : un des 35 exemplaires de tête sur vélin pur chiffon de Rives, seul grand papier, celui-ci numéroté 16
RELIURE SIGNÉE DE MERCHER. Maroquin rouge, plaques de papier bleu, dos long, tranche supérieure dorée, non rogné, couverture et dos conservés. Étui. NOTE AUTOGRAPHE DE FRANÇOIS MITTERRAND : "Pascal Quignard, Le Salon de Wurtemberg, don anniversaire M d H [Marie de Hennezel] chez Gallimard"
Le Salon de Wurtemberg est entièrement construit sur le principe de la madeleine de Proust. Les réminiscences de vieilles scènes sont invoquées par la perception de telle ou telle vision, odeur ou goût. Le narrateur, cependant, plutôt que de les célébrer et de s'en repaître, considère que les souvenirs sont une prison. La vie n'est pas vraiment tangible. Elle est constituée de souvenirs :
"Comme les souvenirs sont étranges ! me disais-je. Ce n'est point qu'ils ne se recoupent pas : ils sont sans matière. Nous ne vivons pas ensemble, ni la même chose, ni dans le même temps, ni dans le même monde".
Aussi, ce dont on se souvient d'une première expérience, l'amour d'une femme par exemple, va guider et déterminer toutes les expériences similaires :
"Elle m'attira vers elle et je sentis la chaleur de ses seins et les battements de son cœur. On n'aime qu'une fois. Et la seule fois où l'on aime, on l'ignore puisqu'on le découvre. Et cette première fois, c'est dans l'extrême enfance et dans la chétivité de nos moyens. Et si cette fois est malheureuse, toutes les fois sont malheureuses."
La psychologue Marie de Hennezel, qui offrit cet exemplaire à François Mitterrand, l'accompagna dans les dernières années de sa vie.
