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Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865). Lettre autographe signée à Gustave Chaudey, son avocat. Passy, 14 décembre 1863. 2 p. in-8 et 4 lignes avec adresse de l'enveloppe. Déchirures et petits manques. Importante lettre sur la liberté de la presse. Il donne d'abord des nouvelles de son dernier livre et des difficultés à faire passer ses idées : D'après les personnes que j'ai vues depuis notre dernière rencontre, et les témoignages qui m'arrivent, mon dernier opuscule (probablement " Si les traités de 1815 ont cessé d'exister ") produit partout un effet profond : mais il n'en est pas de même au point de vue de la vente, fortement paralysée par le mauvais vouloir des journaux du gouvernement et de l'opposition … Un russe, connu sous le pseudonyme de Schédo-Ferroti le baron Fedor Ivanovitch Firks , m'écrit qu'il va publier une lettre tant en Belgique et en France qu'en Russie, pour expliquer la 3e idée que j'ai posée … cela mettra, dit-il, les esprits en éveil ; De nombreuses propositions pourront surgir en sorte qu'au lieu de l'idée d'un homme, on aura celui de tout un public. Il évoque le projet de modification de la loi sur la presse : J'ai dîné samedi chez les frères Garnier où se trouvait … Paulin Limayrac du Contitutionnel. Nous ne nous étions jamais vu … J'ai demandé à M. Paulin Limayrac si l'on pouvait regarder comme probable le bruit qui courait d'une modification de la loi sur la presse, à quoi il a répondu de la manière la plus affirmative, que telle était d'ailleurs sa conviction. Mais voici Rolland qui m'écrit d'autre part : " Damiron m'a lu hier une lettre que Girardin lui adressait de Compiègne - J'ai déjà eu, dit Girardin, deux entretiens avec l'Empereur, et je puis vous assurer que tous les bruits qui ont courru de modification à apporter au régime de la presse n'ont pas le moindre fondement ; j'ajoute même qu'à cet égard il n'y a rien à espérer pour l'avenir " Qui et que croire … Dans peu de semaines ce que je ne fais ici que soupçonner sera devenu clarté jugée par les événements, et nous saurons à quoi nous en tenir. La liberté de la presse évincée : quel triomphe pour Girardin ! … Devrons-nous nous contenter d'une pauvre Revue hebdomadaire vierge de politique et économie politique ?… Faut-il que je me prépare à écrire à sa Majesté par la voie de la presse ?... Faut-il de nouveau me clôturer dans les brochures ?... Je suis dans tous les dégoûts, et du système, et des journaux, et du populaire, qui est décidément aujourd'hui, la partie la plus pourrie de la nation.
