Important saint Georges à cheval terrassant le dragon en tilleul sculpté en trois-quarts de ronde-bosse, polychromé et doré, partie du harnachement en cuir. Revêtu d'une armure composée d'un plastron à arête médiane et lames de braconnière avec tassettes, d'épaulières, de cuissots, de genouillères et solerets, il manie une lance de la main droite fihée dans la gueule du dragon ; le monstre, retourné sur le dos, tient dans ses pattes griffes les sabots des antérieurs du cheval ; la tête du saint est ceinte d'un turban torsadé ; le visage est encadré de la chevelure qui forme un amas de mèches bouclées s'écartant des joues ; les traits sont personnifis à l'image d'un portrait avec un nez aquilin, une bouche fie, un menton marqué d'une fossette et un cou épais. Sud du Tyrol, attribué à Hans Schnatterpeck, vers 1480/1500 H 83 × L 81 × P 25,5 cm Ce groupe parvenu jusqu'à nous dans un excellent état de conservation était destiné à l'origine à meubler la partie centrale d'un grand retable comme l'indique son revers non sculpté. Il est à l'image de la fiure de saint Georges du retable conservé dans l'église de Scena en Haut-Adige dans le nord–est de l'Italie. Ce retable, comme d'autres de la même région, est attribué à l'atelier de Hans Schnatterpeck, peintre et sculpteur actif à Merano jusqu'en 1510. A la tête d'un important atelier, cet artiste est le représentant du gothique tardif dans le sud Tyrol ; son style témoigne de la symbiose des courants artistiques allemand et italien qui s'exerça dans ce nord de l'Italie, alliant monumentalité et grâce avec un souci de réalisme dans le traitement des visages. Avec sa physionomie particulière, rompant avec les stéréotypes morphologiques de l'école allemande, ce saint Georges est un véritable portrait ; d'aucun y voit celui de Federico I Gonzaga, tant il est vrai qu'il existe une ressemblance entre les traits de ce saint Georges avec ceux du marquis de Mantoue décédé en 1484 ; on reconnaît en efft le nez aquilin, le menton à fossette et le cou un peu lourd (fi.).