CORBIÈRE, Tristan
Les Amours jaunes
Paris, Glady frères, 1873
AVEC UNE LONGUE ET RARE LETTRE
AUTOGRAPHE SIGNÉE DE CORBIÈRE
LYCÉEN À SA MÈRE : EXERCICES DE
VIOLON, SABOTS TROUÉS ET RÉPARTIE DE
CANCRE.
PEU COMMUN EN RELIURE DE L’ÉPOQUE
ÉDITION ORIGINALE
In-12 (174 x 111 mm)
COLLATION : (4) ff., 345 pp., (1) f.
TIRAGE : un des 481 exemplaires sur hollande
ILLUSTRATION : portrait de l’auteur à l’eau-forte, dessiné et
gravé par lui-même en frontispice
PIÈCE JOINTE : l.a.s. de Tristan Corbière, signée de son vrai
prénom Édouard, adressée à sa mère : “j’ai reçu aujourd’hui
ta bonne lettre et celle de papa accompagnées de mon bulletin.
Je le croyais meilleur malgré la haine de mon maître d’études
[...] Décidément je renonce au violon quand je pense qu’avec
beaucoup de temps et d’argent je parviendrai tout au plus à
faire grincer à mon archet criard deux ou trois notes plus ou
moins fausses [...] je ne veux pas de provisions, mais aussi j’ai
quelque chose à te demander c’est une petite boîte pour mes
peintures. [...] Mes sabots commencent à être percés mais je
n’en ai pas besoin de neufs, car il ne fait pas froid [...] Je mange
comme un loup et je commence même à passer pour goulu car
je me sers plutôt une ration et demie qu’une demi ration.
Aujourd’hui j’ai abruti mon professeur d’arithmétique, je ne
savais pas ma leçon [...] il a voulu me faire faire un problème
et m’a prié de lui dire comment trouver les trois tiers du 5e de
871. Ne trouvant d’autre moyen de me tirer honorablement
d’affaire je lui ai répondu : qu’on trouvait les trois tiers du
5e de 871 avec de la patience et du travail [...] Mais c’est la
première de ces farces que je fais ici et je ne suis pas près de
recommencer [...], [Saint-Brieuc, vers avril 1860 ?], 3 pp. in-8
(208 x 135 mm) pliées en deux
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, filets
en encadrement sur les plats avec fleurons dans les angles,
dos à nerfs ornés, gardes de moire blanche, tranches dorées
BIBLIOGRAPHIE : Clouzot, p. 75 -- Carteret, I, p. 459 --
Vicaire, II, 1004 -- É. Graham, Passages d’encre, Paris, 2008,
n° 51, p. 271