Aboudia (né en 1983, Côte d'Ivoire)
Sans titre, 2015
Acrylique, pastel et feutre sur toile
Signée dans la partie centrale à droite
181 x 152 cm
Aboudia est né en 1983 à Abidjan en Côte d’Ivoire, il vit et travaille entre Abidjan et Brooklyn à New-York. Il est repéré par la critique internationale en 2011 grâce à ses œuvres documentant les violences de la crise ivoirienne. En 2010, il vit à Abidjan lorsqu’éclatent les émeutes qui suivent les élections présidentielles. Alors que de nombreux intellectuels et artistes préfèrent fuir la guerre civile, Aboudia choisit de rester et de travailler malgré le danger. Dans la cave proche du Golf Hôtel où il est reclu, Aboudia entend le sifflement des balles. De retour dans son atelier, il peint ce qu’il a vu des scènes de violence qui se déroulent à l’extérieur. La peinture d’Aboudia est pleine d’enfants, mais ceux-ci sont très différents des gamins photogéniques des images idéalisées de l’Afrique. Ces enfants-là sont peints de manière naïve et brutale. Les visages, dans un état de surprise permanent, ne sont pas encore blasés par la vision des scènes de violence ordinaire. Aboudia peint à la mode nouchi, un mélange des styles de la rue qu’il fait sien, une source d’évasion en réponse aux privations, que l’on retrouve sur les murs des quartiers des environs d’Abidjan. Si son travail est parfois rapproché de celui de Jean-Michel Basquiat, Aboudia, qui ne se compare à aucun autre artiste contemporain, revendique des influences multiples. Lors de ses premières visites à la Tate Modern, il est impressionné par les grands formats de Pollock et le geste délié de Cy Twombly. Il se nourrit du street art de la jeunesse d’Abidjan, de Tokyo, de la Silicon Valley et plus encore du quartier de Brooklyn où il vit. La carrière d’Aboudia a été propulsée à l’international suite aux expositions « Pangea I & II New art from Africa and Latina America » chez Saatchi à Londres. C’est un des rares artistes d’Afrique de l’Ouest représenté à New York, Londres, Paris... et sur le continent africain.