STEINWAY & SONS
Piano à queue modèle B, longueur : 211 cm
Longueur totale avec le décor : 232cm
88 notes, 3 pédales, cadre en fonte, cordes croisées.
Décor et piètement en copie du clavecin Rückers
conservé à Versailles, peint par Claude III
Audran.
Ce piano a reçu un coffrage à son extrémité
avec le décor de style Louis XIV à motifs
d’arabesques, guirlandes, amours musiciens,
muse musicienne et animaux sur fond doré. La
face interne du couvercle du piano est peinte
d’une scène pastorale à l’italienne, le piètement
doré à balustres.
Provenance : Charles Aznavour
Chanteur, compositeur et acteur mondialement
connu, Charles Aznavour a côtoyé au cours de sa
très longue carrière les plus grands artistes du XXe
siècle. Ces rencontres ont contribué à sa formation
culturelle et artistique.
“Chanteur de variété le plus important du XXe siècle”
selon le Times, et également grand amateur d'art, on
imagine la place particulière occupée par ce piano
dans sa propriété de Montfort-l'Amaury, comme en
témoigne la photo de Roger Kasparian (illustration
page précédente).
Dans un article du 3 février 1962 paru dans Paris
Match, Charles Aznavour évoque ce piano : “...pour
lui son luxe c'est le Steinway de ses débuts”.
A la fois instrument de travail et objet d’art, ce
piano a accompagné Charles Aznavour au cours de
son processus créatif.
L’histoire de Steinway débute en 1797 avec
Heinrich Engelhard Steinweg à Wolfshagen dans
le Harz. D’abord luthier, Steinweg fabrique son
premier piano en 1835 puis, après la révolution de
1848, les affaires devenant plus difficiles, il prend
la décision de traverser l’atlantique avec ses fils.
La famille américanise alors son nom en Steinway
et crée la firme Steinway & Sons à Manhattan en
1853. Une usine s’ouvre en Europe à Hambourg dès
1880. Les accords exceptionnels rendus possibles
par l’invention du cadre en fonte d’une seule pièce
et la nouveauté du croisement des cordes assurent
la popularité de la firme auprès des artistes et
amateurs du monde entier.
Dès 1857, Steinway ouvre un département Art case
qui permet de confier la décoration de pianos à
des artistes de renom qui s’inspirent des décors
de pianos anciens. Ces réalisations deviennent
le symbole d’une société mondaine aussi bien en
Europe qu’aux Etats-Unis et sont présentées lors
d’expositions internationales.
Le piano ici présenté reprend cette tradition par
son exceptionnelle décoration, reçue en copie
du clavecin de Ioannes Rückers (1578-1642),
aujourd’hui conservé à Versailles.
Un piano Steinway & Sons au décor semblable se
trouve à la Cathédrale Américaine de Paris. Il porte
le nom du compositeur américain Cole Porter qui
vécut à Paris entre 1917 et 1920.