Petit aquamanile en bronze doré en forme de félin. Les pattes droites, légèrement écartées, l'animal relève la tête, la queue retournée sur le dos avec l'extrémité reliée au goulot de remplissage ; tête stylisée aux oreilles pointues, avec touff de poils sur le haut du front et bourrelet en collier sous la gorge ; gueule ouverte enserrant le bec verseur circulaire. Italie du Sud (ou Egypte), XIe/XIIIe siècle H 10,3 × L 14 cm (patte postérieure gauche restaurée, reprise de fonte d'origine à celle de droite, petite consolidation au départ de la queue) Cet aquamanile fait partie d'un petit groupe de bronzes animaliers islamiques servant d'aiguières pour le service de l'eau à table. Ils adoptent pour la plupart la forme d'un félin, animaux qui faisaient l'objet des chasses royales et qui fascinaient les cours musulmanes. Les rois chrétiens de Sicile héritèrent de ce goût pour les félins et introduisirent leurs représentations dans l'ornementation de leurs palais comme en témoignent des sculptures, des cristaux de roche taillés, des broderies, des textiles et quelques bronzes. La réalisation de ce type d'aquamanile, avec son ouverture de remplissage sur le dos, est généralement attribuée à des ateliers d'Italie du sud sans que l'on puisse exclure totalement une origine moyen-orientale comme l'Egypte. C'est le cas de l'exemple en forme de guépard, conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore (USA) – de plus grandes dimensions cependant - qui adopte une typologie tout à fait semblable de l'aquamanile présenté ici avec ses pattes raides, sa tête large aux oreilles dressées et au mufl arrondi, son bourrelet en collier sous le cou et sa queue relevée formant un S couché accrochée au bord du goulot (inv.54.2434) (fi.). Ouvrage consulté : Exposition 2004 ViennePalerme, Nobiles Offinae – Die königlicchen Hofwerkstätten zu Palermo zur Zeit der Normannen und Staufer im 12. und 13. Jarhundert, Kunsthistorisches Museum – Palazzo dei Normanni, pp 176-179.