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Le “carré de lin” de Ta-nedjem Exceptionnelle toile peinte représentant Ta-nedjem face à une table d’offrandes
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Le “carré de lin” de Ta-nedjem Exceptionnelle toile peinte représentant Ta-nedjem face à une table d’offrandes

Le “carré de lin” de Ta-nedjem Exceptionnelle toile peinte représentant Ta-nedjem face à une table d’offrandes. Il est figuré assis sur un siège noir à pattes d’animaux et à haut dossier incurvé, vêtu d’un pagne mi-long plissé, paré d’un collier ousekh ; il est coiffé d’une perruque à frisons surmontée du cône d’onguents. Il tient de la main droite une étoffe, et tend la gauche sur un guéridon chargé de trois pains, trois courges et une pièce de viande. Dans le champ, deux colonnes de texte hiéroglyphique : “Offrande de toute chose bonne et pure pour le ka de Ta-nedjem juste de voix.” Toile de lin polychrome (Petites lacunes) Égypte, Deir el-Médineh, Nouvel Empire, fin de la XVIIIe dynastie, ca. 1 400-1 300 av J.C H 29 × L 21 cm Provenance : - Ancienne collection Lucien Lépine, acquis à Gournah avant 1926. - Paul Mallon (1884-1975), antiquaire, Paris et New York, acquis en 1926.- Ancienne collection de Madame Arthur Sachs, acquis en 1927. - Ancienne collection Jeanne Loviton (1903-1996), acquis en 1939. - Resté dans la descendance familiale. Bibliographie succincte de “carrés de lin” : - K. el-Enany, Un carré de lin peint au musée de l’Agriculture du Caire (inv. 893) dans BIFAO 110, Le Caire, 2010, pp. 35-45. - Y. Volokhine, L’art du contour, catalogue d’exposition, Paris, 2013, p. 227, n° 80. - Mummies & magic. The funerary arts of ancient Egypt, catalogue d’exposition, Boston, 1988, p. 135, n° 71. - W. C. Hayes, The scepter of Egypt, New York, 1959, p. 320, fig. 202. - Centenaire de l'Institut Français d'Archéologie Orientale, catalogue d'exposition, Le Caire, 1981, pp. 52-53, n° 38. Ce monument sera publié par Madame Annie Gasse.Cette rare pièce d’étoffe peinte inédite fait partie d’un corpus restreint dont seulement vingt-deux exemplaires ont été répertoriés par Khaled el-Enany (BIFAO 110). Plusieurs appellations leurs ont été données : mouchoirs, carrés de lin, scapulaires, carrés de toile, toiles de lin, linges de momies... Il s’agit d’un type particulier de textiles funéraires thébains du Nouvel Empire découverts par Bernard Bruyère sur le site de Deir el-Médineh, le village des artisans de la Vallée des Rois. Le tableau peint représente toujours le défunt assis face à une table d’offrandes quelques fois accompagné d’un officiant. Le seul découvert in-situ au nom de Sen-nefer permet d’établir leur positionnement sur le linceul qui entourait le sarcophage. Ce monument, outre sa rareté, présente un personnage inconnu à ce jour au nom nouveau absent du “Ägyptischen Personennamen” de H. Ranke. Construit sur le même modèle que Ta-nefer (”le Beau Pays”), nom masculin attesté au Nouvel Empire, il signifie ici “le Doux Pays”. En Égypte antique, afin de survivre dans l’au-delà, l’homme avait besoin d’un support matériel, d’où la pratique de la momification. À défaut de momie, la représentation et le nom du défunt étaient des substituts valables où le verbe et l’image devenaient magiquement réalité. Ces figurations étaient accompagnées de formules énumérant divers produits - ici “toute chose bonne et pure” - afin d’assurer la survie dans le cas où le culte pratiqué par la famille et les prêtres venait à manquer. Le textile présenté montre ainsi Ta-nedjem, un artisan de Deir el-Médineh, accompagné de la formule d’offrandes, lui garantissant ainsi, à l’instar d’une stèle, la vie dans l’au-delà dans le cas de destruction de sa momie ou d’arrêt du culte rendu.

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