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LIVRE D'HEURES SELON L'USAGE DE L'EGLISE DE PARIS. Paris atelier de Maître François , vers 1475. In-8, maroquin rouge, décor dans le...
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LIVRE D'HEURES SELON L'USAGE DE L'EGLISE DE PARIS. Paris atelier de Maître François , vers 1475. In-8, maroquin rouge, décor dans le...

LIVRE D'HEURES SELON L'USAGE DE L'EGLISE DE PARIS. Paris atelier de Maître François , vers 1475. In-8, maroquin rouge, décor dans le genre Du Seuil sur les plats, dos à 5 nerfs orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIème siècle). Manuscrit enluminé à l'usage de Paris, sur parchemin, de 294 feuillets non foliotés (163 x108 mm, justification 82 x 52 mm), réglure à l'encre rouge, 14 lignes par page. Annotations marginales de la fin du XVIeme ou du début du XVIIeme siècle, en partie rognées lors de la dernière reliure, et concernant divers offices (f. 13v-14v, 15v, 16v, 17v-18, 19-20, 21v, 23rv). Composition. 2 feuillets blancs, 294 feuillets (avec f. 34-35v et 129-130v blancs), 2 feuillets blancs. La reliure est trop serrée pour autoriser un décompte des cahiers qui ne sont pas signés. On notera cependant trois manques : en tête des Vêpres et des Heures de la Croix, et l'arrêt brutal, au verso du dernier feuillet, d'une oraison pour La Paix. Contenu. f. 1-12v° : Calendrier continu, en français. f. 13-22v : Péricopes évangéliques, st Jean (f. 13-15v), st Luc f. 16-18), st Mathieu (f. 18v-20v), st Marc (f. 21-22v). f. 23-34 : Prières à la Vierge à l'adresse d'un homme. Obsecro te (23-28). - O intemerata (f. 28v-34). f. 34v : ANTONIVS - ANTHOINE - 1594 (note moderne). f. 35rv : Blancs. f. 36-128 : Heures de la Vierge, selon l'usage de l'Église de Paris. - Matines (f. 36-69) ; In laudibus (f. 69v-84v) ; Primam (f. 85-93) ; Terciam (f. 93v-99) ; Sextam (99-105v) ; Nonam (f. 106-111v) ; Vesperas (f. 112-120v) (le début manque : " // nostri in atriis tuis iherusalem ") ; Completorum (f. 120-128v). f. 128v : LON TANC A DIEU (répétée 3 fois, la dernière est datée : " 1413 ") (note moderne). f. 129-130v : Blancs. f. 131-156v : Psaumes de la pénitence, avec litanies (f. 148v-155v). f. 157-162 : Heures de la Croix (le début manque : [Ad tertiam. Hymnus] " // crucifige clamitant hora tertiarum ". f. 162v-170v : Heures du Saint-Esprit. f. 171-234v : Office des morts, selon l'usage de l'Église de Paris. f. 235-236v : Mémoire de ste Elisabeth. f. 237-252v : Prières à la Vierge. Doulce dame de misericorde, mere de pitie (f. 237-247v) ; Stabat mater (f. 247v-251) ; Salve regina (f. 251-252v). f. 253-279v : Prières au Christ. Doulx dieu, doulz père, sainte Trinite (f. 253-261) ; Loroyson sainct Pierre de Luxembourg (f.261-273) ; Quant on veult recevoir nostre seigneur (f.273-275v) ; Passio domini Iesu Christi secundum Iohannem (f. 276-279v). f. 280-294 : Les Suffrages (rubriques en français). De la Trinite (f. 280) ; De s. Jehan baptiste (f. 281) ; De s. Jehan evangeliste (f. 281v) ; De s. Pierre (f. 282) ; De saint Pol (f. 282v) ; De s. Denis (f. 283v) ; De s. Sebastien (f. 284v) ; De s. Martin (f. 285) ; De st Nycolas (f. 286) ; De s. Claude (286v) ; De sainte Anne (f. 288) ; De sancta katherina (f. 289) ; De ste Barbe (290v) ; De ste Genevieve (292v) ; De tous sains et sainctes (f. 293) ; De la paix (f. 294-294v), la fin manque : " Actiones nostras quesumus domine aspirando // ". Décoration. 19 peintures, dont une petite, illustrent ce manuscrit. Deux peintures ont été soustraites, engendrant par là des lacunes textuelles, la première en tête des Vêpres (probablement une Fuite en Égypte), l'autre en tête des Heures de la Croix (probablement une Crucifixion). L'ensemble de la décoration présente une grande unité de style, donc l'intervention d'un seul artiste. Ce manuscrit a été décoré dans le proche entourage de Maître François, très probablement dans son atelier même. On désigne sous le nom de Maître François un enlumineur qui fut actif à Paris entre 1462 et 1480. Le nom de François a donné lieu à de multiples hypothèses, toutes peu concluantes … François Fouquet … Saturnin François … François Colombe … toutes identifications incompatibles avec l'activité évidemment parisienne de miniaturiste et sa qualité de chef d'un atelier très achalandé et fournissant en permanence les grands bibliophiles de la cour et les notables de la capitale entre 1460 et 1480 … . Le considérable succès commercial de Maître François l'a conduit à s'entourer de nombreux imitateurs qui ont reproduits ses formes et ses compositions dans un style plus sommaire… (François Avril et Nicole Reynaud. Les manuscrits à peinture en France. 1440-1520 - p. 45). C'est entre 1470 et 1480 qu'ont été exécutés la peinture et la décoration de ce manuscrit. Le caractère, l'esprit, le style du maître parisien sont ici très présents. On y trouve d'abord un goût prononcé pour les scènes d'intérieurs dans un décor à peu près unique. 10 peintures sur 18 sont situées en intérieur : une salle presque toujours carrelée, dont la profondeur est coupée par des paravents ou par un dais, au fond de laquelle s'ouvrent de hautes fenêtres voûtées. Les personnages sont râblés, presque trapus, et semblent parfois tassés dans leur position assise. Les visages sont ronds, avec de larges fronts, des sourcils épais et des bouches charnues. Le traitement des vêtements dans leurs plis est plus anguleux que souple, mais d'une amplitude qui estompe la forme des corps. Tout cela rappelle fortement la manière de Maître François, et c'est pourquoi il convient sans doute d'attribuer la peinture du manuscrit à la patte d'un de ses adeptes qui, éblouis par la notoriété du Maître, ont reproduit ses formes et ses compositions. Si la peinture de ce manuscrit n'est pas due à Maître François, elle est l'œuvre d'un artiste qui était suffisamment proche de lui pour lui emprunter ses cartons, et travailler dans le même esprit. Il a un goût prononcé pour les scènes d'intérieur et son utilisation abondante, mais jamais excessive, des hachures à l'or donne à ses peintures une tonalité sourde que l'on retrouve rarement dans la peinture de Maître François. L'auteur de la peinture développe ici le programme iconographique attaché traditionnellement à ce type de manuscrit, mais apparaissent aussi quelques scènes pour le moins surprenantes et qui font de ce livre d'Heures un témoin particulier de ce genre. Ainsi, la peinture des commanditaires du manuscrit en lieu et place de l'Annonciation pour ouvrir à matines les " Heures de la Vierge " ; de même, la négritude de Balthazar si clairement et exceptionnellement affichée ; enfin, la présentation par l'ange Gabriel à la Vierge de l'Enfant faisant ses premiers pas, pieds nus, dans un "trotte-bébé". Nous avons déjà rencontré un fois une telle représentation sur un livre d'Heures à l'usage de Paris que nous avons présenté en vente publique le 8 mars 2006 (PIASA, N° 81). LE MANUSCRIT COMPTE 18 GRANDES PEINTURES ET UNE PETITE : 1) Saint Jean à Patmos (f. 13). 2) Saint Luc et son symbole (f. 16). 3) Saint Mathieu et son symbole (f. 18v). 4) Saint Marc et son symbole (f. 21). 5) L'Ange Gabriel présente à la Vierge l'Enfant marchant. (f. 23). 6) La Vierge et l'Enfant, entourés de 2 anges. (f. 28v). 7) Les destinataires en prière (f. 36). Cette figure a été retouchée postérieurement. 8) La Visitation (f. 69v). 9) La Nativité (f. 85). 10) L'Annonce aux bergers (f. 93v). 11) L'Adoration des mages (f. 99v). 12) La Présentation au temple (f. 106). 13) Le Couronnement de la Vierge (f. 121). 14) David priant (f. 131). 15) La Pentecôte (f. 162v). 16) L'inhumation (f. 171v). 17) Sainte Elisabeth (petite miniature de 42 x 45 mm) (f. 235). 18) La Piéta (f. 237). 19) La Trinité (f. 253). La palette de notre artiste est très maîtrisée sans jamais être terne, elle est plus subtile qu'éclatante. Elle repose d'abord sur toute la gamme des bleus, depuis le plus soutenu jusqu'au gris-bleu des arbres en terrain humide ; le ton rouge, tirant sur le brun, présent dans certains vêtements, omniprésent dans les paravents, est hachuré ou chargés de motifs dorés ; les roses sont parfois éclatants ou peuvent parfois atteindre une extrême pâleur ; la gamme des verts est largement employée dans les paysages, ce qui est naturel, mais on peut apercevoir aussi des vert pâle sur les carrelages, des verts presque fluorescents sur quelques colonnes, jusqu'au vert profond dans certains vêtements ; on trouve enfin des couleurs plus sourdes, comme le gris des pierres ou le gris-brun hachuré pour certains vêtements. LES BORDURES. On ne retrouve pas une palette aussi large dans la peinture des bordures ; la couleur y est plus franche mais ces bordures sont très soignées. Il faut distinguer les bordures des peintures des demi-bordures ornant les marges extérieures des feuillets. Les premières bordent les peintures des pages ouvrant les grandes sections du manuscrit, alors que les secondes ne sont situées que dans les marges extérieures de pages de textes et n'occupent que la hauteur de la surface écrite (soit 82 mm). Ces dernières commencent au calendrier et n'apparaissent pas sur la totalité du manuscrit, mais agrémentent cependant quelque 230 pages. Bien que toutes soient sur fond blanc, les premières se distinguent des secondes surtout par une densité et un éclat plus intenses. Elles sont composées de nombreuses feuilles d'acanthes bleues et or, de tiges portant des petites feuilles vertes et or, des petites fleurs bleues, rouges ou roses et des fruits rouges. Elles sont très soignées. Le reste de la décoration consiste en initiales, bouts de ligne et rubriques. L'initiale qui suit la peinture au début de chacune des grandes sections du manuscrit est peinte en bleu rehaussé de blanc sur fond or, et est ornée en son centre de fleurettes rouges et bleus. Les autres initiales sont exécutées, comme les bouts de ligne, selon la même méthode : or sur des fonds alternativement rouges, brun rouge ou bleus. Le reste de la décoration consiste en " rubriques " de couleur bleue. Provenance. Aucun élément ne permet de préciser la provenance du manuscrit. Il apparaît seulement qu'il a été exécuté pour un homme, alors que la peinture des commanditaires présente deux femmes au premier plan et un homme en retrait (f. 36). Deux mentions contemporaines l'une de l'autre de la fin du XVIème ou du début du XVIIe siècle : o " ANTONIVS ~ ANTHOINE ~ 1594 " (f. 34). Un nom était sans doute inscrit sous " Antonius ", mais il a trop bien lavé et gratté pour être lisible. Un mot se devinent sous le nom " ANTHOINE " : . . LAC (DULAC ?) o " LON TANC A DIEV " répété trois fois (f. 128v), la dernière suivie d'une date : " LON TANC A DIEV ~ 1413 " (le chiffre " 4 " a été introduit plus tard sur un chiffre difficile à lire : " 6 " ?). Il y a tout lieu de penser que la formule LON TANC A DIEU (long temps à Dieu) est simplement l'anagramme de l'un des possesseurs de ce manuscrit Antoine Dulac. SUPERBE MANUSCRIT D'UNE QUALITE RARE DANS UN TRES BON ETAT DE CONSERVATION. Le dernier feuillet de calendrier et la figure en regard représentant Saint Jean ont subit un peu d'humidité entrainant de petites pertes de couleurs ; minimes éclats de peintures à deux figures : l'Inhumation et la Piéta. La figure des commanditaires a été retouchée.

Estimation
25 000 / 30 000 €
Résultat (Frais de vente inclus)
43 534 €