Jean LANNES, maréchal d’Empire duc de
Montebello (1769-1809)
L.A.S. « Lannes », Loano 12 ventôse IV (4 mars
1796), à un ami et compatriote ; 3 pages in-4,
encadrée (32×41 cm).
Campagne d’Italie. Il se réjouit d’apprendre
que « le patriotte Gauran avoit été renomé juge
de paix de notre comune [Lectoure], tu me dis
[…] que la municipalité va être composée d’un
taps de chouans, sois tranquille ils ne resteront
pas lontems en place » ; il agira auprès du
Directoire exécutif dès qu’il aura la liste de « sçais
brigans » … Il ne croit guère à la paix en raison
des préparatifs de l’armée : « la campagne va
souvrir dans deux ou trois jours, elle sera de plus
brillantes pour la République nous sommes plus
de quatre vingts mile hommes d’infanterie douze
de cavalerie et beaucoup d’artillerie légère, et
tous voulant cette campagne écrasér les ennemis
de la liberté ou périr ». Il avait pensé donner sa
démission, « mais aujourd’hui je suis resolu de
rester jusques à la paix, je commande trois mille
Republicains, et je crois faire un trou partout ou
je me presanterés, Banel en commande six mille
[...] Cest enbrigadement nous coute quelques
braves officiers mais les premières places vacantes
sairont pour eux chacun dans son grade ; je suis
très étonné que sçais roiyalistes levent encore
la tette, j’espère que les braves militaires qui ce
retirent dans leurs foiyés par ordre d’une loi ne
les menageront point, nous leur donnerons le mot
d’ordre avant de partir ». Il charge son ami d’un
message pour sa femme et évoque le départ de
Dupin: « il veut se retirer parceque sa blaiseure le
genne beaucoup, j’espère obtenir son conget ». Il
est sensible aux « bons souvenirs de ses amis » et
ajoute en post-scriptum « Notre ami Banel se porte
comme un dieu de la République ». [Il sera tué le
mois suivant au château de Cosseria.]