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HUGO, Victor[copeaux autographes]
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HUGO, Victor[copeaux autographes]

HUGO, Victor [copeaux autographes] [vers 1830-1870] "LE SOUFFLE DE LA MORT COUVRE À CHAQUE RAFALE" [...] DANS L'ATELIER DU POÈTE : REMARQUABLE ENSEMBLE DE COPEAUX AUTOGRAPHES MONTRANT VICTOR HUGO À L'OEUVRE. CES FRAGMENTS ET NOTES, ÉCRITS SUR DIVERS PAPIERS DE RÉUTILISATION, S'ÉTALENT SUR UNE QUARANTAINE D'ANNÉES 13 fragments autographes de divers formats in-8, écrits à l'encre ou au crayon à papier 1) Liste de cinq dessins faits par Victor Hugo lors de son voyage en Bretagne et en région parisienne au mois d'août 1834. Ces dessins sont reproduits dans l'édition du Club français du livre, t. XVIII : 1. tour du donjon de Gis [pour Gisors] ; 2. tour de Gisors ; 3. tour de Vannes ; 4. porte de Muzillac ; 5. mâchicoulis 2) Trois fragments d'une écriture fine à l'encre, rayés chacun de quatre ou cinq traits obliques. Ils ont été utilisés, avec d'importantes variantes pour les deux derniers, dans la préface du Rhin, publié en 1842. L'esprit de tout rêveur chausse les bottes de sept lieues […]. 3) Un fragment à l'encre rayé de deux traits obliques. Utilisé dans le seizième chapitre de la conclusion du Rhin (1842). 4) Cinq fragments d'une écriture fine à l'encre, rayés de six ou sept traits obliques. Ils appartiennent au voyage aux Pyrénées de 1843, qui s'acheva si tragiquement par la découverte de la mort accidentelle de Léopoldine que Victor Hugo ne le publia pas lui-même. Comme dans tous les lieux rustiques il n'y a ici que des jeunes filles et des vieilles femmes [...] 5) Au verso d'une carte de visite de Mrs William Houghton cornée et tachée d'encre, deux fragments au crayon à papier biffés d'un trait oblique à l'encre. Ils concernent les deux dernières strophes du poème " Quand le bien et le mal, couple qui nous obsède… " écrit le 22 janvier 1855 et publié dans Les Quatre Vents de l'Esprit (III, 3). 6) Spectaculaire ensemble de fragments écrits à l'encre noire des deux côtés, et dans tous les sens, d'une grande feuille adressée à " Monsieur / Monsieur Victor Hugo ". Presque tous sont biffés à l'encre. Il s'agit de vers utilisés dans Dieu (L'Océan d'en haut, IV). Le souffle de la mort couvre à chaque rafale D'ombres le fleuve Styx, d'oiseaux le lac Stymphale, Et la guerre aux longs cris plane, et les pestes vont Tournoyer pêle-mêle au bas du ciel profond, Elles se dressent, sœurs du meurtre et de l'envie, Et leurs regards de larve épouvantent la vie. [...] 7) Copeau recto-verso au crayon presque entièrement effacé, rayé à la plume d'un trait oblique de chaque côté. Vers utilisés, avec quelques modifications, dans le poème " Lueur au couchant " publié en 1856 dans Les Contemplations (IV, 16). Rêveur, j'étais heureux ; muet, j'étais présent. [...] 8) Copeau à l'encre avec des ratures, rayé d'un trait oblique. Utilisé avec quelques développements supplémentaires dans Philosophie (II), projet de préface pour Les Misérables écrit en 1861. 9) Au verso d'un télégramme découpé envoyé à " M. Hugo, place des Barricades, 4, Bruxelles " à propos de la publication d'un " article Schoelcher " [dans Le Rappel en juin 1869 ?]. Une dizaine de vers écrits sténographiquement à la plume et rayés de trois traits de plume légèrement obliques. Ils ont été intégrés, après quelques modifications, dans une pièce de la " Suite de Châtiments ", cote 140, f° 120-122. 10) Trois fragments écrits dans deux sens. Comme ils ne sont pas rayés, ils n'ont sans doute pas été utilisés. Le troisième est peut-être un premier projet pour le " Discours sur la guerre " prononcé à l'Assemblée nationale siégeant à Bordeaux le 1er mars 1871. La trahison entre amants soutire le bonheur. 11) Description de l'oubliette de la Tourgue, avec ses roues pour écarteler, se terminera ainsi : " On peut voir aujourd'hui une chambre de ce genre à Vianden. " (Quatrevingt-Treize, III, II, 9, III ; roman publié en 1874). Vianden - la chambre d'écartèlement. Les roues étaient séparées par un intervalle de cinq palmes. Les bourreaux avaient à peine la place de la manœuvre [...] 12) Plusieurs vers à l'encre rayés à la plume. Ils seront intégrés, avec d'importantes variantes, dans le poème " La Paternité " (publié en 1877 dans la Nouvelle Série de La Légende des siècles, XV, 3) 13) Page de carnet mal arrachée, écrite au crayon et rayée par un trait sinusoïdal à l'encre. Écriture difficile à déchiffrer, similaire aux pages écrites par Victor Hugo pendant la nuit. Préparation du poème " L'Immaculée conception " publié en 1877 dans L'Art d'être grand-père (VII). Ainsi ce tas d'enfants c'est un tas de péchés PIÈCES JOINTES : 14) Rectangle de papier filigrané portant un seul trait de plume qui se termine en points (essai de plume ?) 15) Quatre pages in-8 imprimées (9-10 et 15-16) tirées d'un bref pamphlet d'Arsène Loin contre Proudhon dont deux exemplaires se trouvent encore dans la bibliothèque de Hauteville House : Le Philosophe Proudhon, esquisse de sa philosophie, par le docteur Loin, Bruxelles, Imprimerie de Charles Lelong, 1862, 23 p. 16) Pages 3 à 8 imprimées, de format in-12, contiennent un poème assez hugolien imprimé à Laval par l'imp. C. Lenormand. Quel est son auteur ? Mystère. 17) La feuille imprimée pliée en deux pour servir de chemise est une demi-feuille d'épreuves des notes du tome premier de Toute la lyre dans l'édition dite de l'IN (Albin Michel, Imprimerie nationale, Ollendorff, 1935) 18) Grande feuille blanche (début XXe siècle ?) avec quelques indications ajoutées : V. H. Enveloppes. Adresses. 38 + 37 = 75. 19) Petit morceau recto-verso découpé d'une lettre manuscrite adressée à Victor Hugo. 20) Fin de lettre imprimée avec signature manuscrite d'Antonius Pingard (1797-1885), chef du secrétariat de l'Institut à partir du début de l'année 1840 21) Cinq morceaux de papier blanc de différentes tailles : vraisemblablement destinés à servir de copeaux. Petit-fils par son père d'un maître menuisier vosgien, Victor Hugo baptisa très tôt les notes qu'il prenait sur n'importe quel bout de papier des "copeaux". Contrairement à Flaubert, il en brûlera ou en détruira tout au long de sa vie une énorme quantité une fois qu'il les avait utilisés, c'est-à-dire intégrés à l'une de ses œuvres. Pour s'en souvenir et pour les distinguer des autres, il les biffait dans un premier temps d'un ou de plusieurs traits de plume verticaux ou sinusoïdaux, geste accessoirement à l'origine d'un calembour traditionnel à Hauteville House, où le bifteck aux pommes faisait partie de l'ordinaire : " Biffe tes copeaux, homme ". Cet ensemble a le mérite de présenter à peu près tous les cas de figure du "copeau" de Hugo à des dates différentes pendant une quarantaine d'années (de 1834 à 1875 environ) : du petit bout de papier blanc qui n'a finalement pas été utilisé jusqu'au grand brouillon spectaculaire couvert de notes dans tous les sens. Écrits au crayon ou à l'encre, lisibles ou presque indéchiffrables sur des papiers de qualité très diverse, ces copeaux en vers ou en prose sont majoritairement rayés, mais pas toujours. Ceux qui ont été rayés ont trouvé place dans Le Rhin, dans Les Contemplations, dans La Légende des siècles, dans L'Art d'être grand-père, mais aussi dans la préface philosophique des Misérables, dans Les Quatre Vents de l'Esprit, dans Dieu, dans le récit (posthume) du voyage en Espagne et aux Pyrénées de 1843 ou dans les projets de suite à Châtiments. Nous remercions Monsieur Jean-Marc Hovasse pour son aide précieuse. Détail du contenu sur demande

Estimation
3 000 / 5 000 €
Résultat (Frais de vente inclus)
11 721 €