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Eugène DELACROIX (1798-1863)Alexandre et les poèmes d’Homère - Esquisse pour
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Eugène DELACROIX (1798-1863)Alexandre et les poèmes d’Homère - Esquisse pour

Eugène DELACROIX (1798-1863) Alexandre et les poèmes d’Homère - Esquisse pour la bibliothèque du Palais du Luxembourg Toile en situation de plafond hémicyclique, maquette 48 × 127 cm Petites restaurations et petite griffre Provenance : - Atelier Delacroix ; - Sa vente, Paris, 17 février 1864, lot 9. Bibliographie : - Maurice Tourneux, Eugène Delacroix devant ses contemporains, Paris, 1886, pp.123-127 - Maurice Sérullaz, “A rediscovered sketch by Delacroix for the Library of the Luxembourg Palace”, Burlington Magazine, CXII (1970), pp.378- 381, repr. 42, 44 à 47 (details) - Lee Johnson, The Paintings of Eugène Delacroix, A Critical Catalogue, Clarendon Press, Oxford, 1989, vol. V, p. 106, n°567, repr. vol. VI, planche 42 - Pierre Georgel, Luigina Rossi Bortolatto, Tout l’Œuvre peint de Delacroix, Paris, Flammarion, 1975, p. 112, n°437 Exposition : Paris, Ecole des Beaux-Arts, 1885, n° 218 ; Musée municipal de Kyoto-Musée National de Tokyo, 1969, catalogue n° H-22 (repr.) Grâce à l'appui de Thiers, Eugène Delacroix reçut en 1840 la commande du décor de la bibliothèque des sénateurs au Palais du Luxembourg, qu'il achèvera six ans plus tard. L'ensemble comprend un dôme, quatre pendentifs et un hémicycle placé au-dessus de la fenêtre réalisés sur des toiles maroufles. A la coupole, Delacroix peignit un thème inspiré du chant IV de l'Enfer de Dante, les limbes où sont réunis les héros de l'Antiquité, des écrivains pour la plupart, "qui n'ont pas reçu la grâce du baptême". Tout autour, sur les pendentifs, Delacroix a réalisé des fiures allégoriques de l'Eloquence, la Théologie, la Poésie et la Philosophie. Le sujet qui orne l'hémicycle est décrit ainsi dans le catalogue de la vente posthume de l'artiste : "Alexandre, après la bataille d'Arbelles, fait enfermer dans une cassette d'or les œuvres d'Homère". Delacroix l'a lui-même détaillé en ces termes dans une lettre à Philippe Burty : "[Alexandre] est représenté assis sur un siège élevé et près d'un vaste trophée élevé sur le champ de bataille. A ses pieds sont des captives menant les enfants, des satrapes dans la posture des suppliants. La Victoire, les ailes déployées, couronne le vainqueur. Derrière le groupe des fiures qui portent le coffe, un char fracassé et le champ de bataille dans le lointain" (1). Cet épisode antique est rapporté par les historiens latins, Quinte-Curce dans l'Histoire d'Alexandre le Grand et Plutarque dans ses Vies des Hommes illustres. Au même moment, Delacroix menait de front la décoration de la bibliothèque des députés au Palais Bourbon, où fiure un médaillon sur le même thème, mais avec une composition diffrente, en hauteur. Le cul-de-four du plafond a été préparé par de nombreux dessins au musée du Louvre (2). La confrontation entre notre projet et la version défiitive révèle quelques variantes. A la droite d'Alexandre, Delacroix a ajouté, dans la fresque, un soldat tenant une lance derrière, ainsi qu'un autre portant un casque avec un prisonnier barbu à l'extrémité droite. Les palmiers et la prisonnière, dans l'angle droit sont légèrement modifis. Sur le côté gauche, une nouvelle fiure est elle aussi introduite : un guerrier tenant plusieurs étendards dans les bras près de la pile des trophées. A l'extrême gauche, l'équipement du soldat a été posé à l'intérieur du chariot sur la version fiale et la tête du cheval renversée. Ces changements dans la composition de l'œuvre ont permis de mieux adapter le sujet à la forme hémisphérique de l'abside. Citons enfi une lettre adressée de Frédéric Villot à Alfred Sensier et publiée dans la Revue internationale de l'art et de la curiosité le 15 Juillet 1869. Il parle du travail préparatoire de l'artiste en ces termes : « Dès le lendemain de notre entrevue, il se mit à l'œuvre, c'est-à-dire à entasser croquis sur croquis, compositions sur compositions. Puis, lorsque la scène principale fut trouvée, ainsi que les épisodes, il en vint à l'esquisse peinte. .. [...] il ne parvint à trouver l'artifie à employer en pareil cas qu'après bien des tâtonnements et à l'aide d'un petit modèle de voûte en bois ou en carton. Encore, si j'ai bonne mémoire, malgré toutes ses précautions, eut il à rectifir sur place quelques mouvements qui, d'en bas, n'étaient pas complètement satisfaisants » (3). Le musée Delacroix à Paris conserve une autre maquette de conception similaire pour l'hémicycle de la bibliothèque de Palais-Bourbon sur le sujet « d'Orphée vient policer les grecs encore sauvages ». 1. Mémorial de l'exposition Eugène Delacroix, Paris, musée du Louvre, 1963, p. 265, avec la bibliographie de la correspondance éditée par Philippe Burty. 2. Sous la direction de Maurice Sérullaz, Musée du Louvre - Inventaire général des dessins - Ecole Française - Dessins d'Eugène Delacroix 1798-1863, vol. 1, Paris, 1984, pp. 168 à 176. 3. Voir Maurice Sérullaz, 1970, op. cit, note 8 qui démontre que la maquette est bien pour l’hémicycle et pas pour la coupole. La lettre est aussi reproduite dans Maurice Tourneux, 1886, op. cit.

Estimation
80 000 / 120 000 €
Résultat (Frais de vente inclus)
135 200 €