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Commode marquetée en quartefeuilles de bois tabac dans des réserves à filets d'amarantes soulignés de filets de buis sur des contre-fonds de noyer encadré de filets teintés vert à grecques et frisage de bois de rose. De forme sinueuse, elle ouvre par deux tiroirs avec traverses. Montants arrondis à réserve marqueté de loupe. Pieds cambrés à pastille, plateau de marbre portor mouluré. Etiquette de Hache Époque transition Louis XV-Louis XVI H 85 × L 124 × P 65 cm Les arts décoratifs français du XVIIIe siècle sont essentiellement connus et reconnus pour les réalisations des artisans parisiens qui oeuvrèrent sous le patronage des grands amateurs et collectionneurs de l’époque. Parallèlement à cette production, certains ateliers installés en province furent le théâtre de l’éclosion d’individualités et de talents exceptionnels qui parvinrent à rivaliser, voire à surpasser, les créations parisiennes du temps. Dans le domaine spécifique de l’ébénisterie, cela fut particulièrement le cas par l’éclosion d’un atelier fondé dans les premières décennies du XVIIIe siècle par Thomas Hache, le premier membre d’une dynastie d’ébénistes implantés à Grenoble, qui, soutenus par de puissants amateurs locaux, vont concurrencer la production de leurs confrères de la capitale. L’originalité de l’oeuvre de Jean-François Hache, qui fut certainement le membre le plus célèbre de cette dynastie, se caractérise notamment par une évolution des formes en parallèle avec les productions des meilleurs artisans en meubles parisiens de la même époque ; plusieurs séjours de l’ébéniste dans la capitale peuvent expliquer en toute logique ces similitudes. Toutefois il reste tout de même fidèle à la manière familiale en privilégiant les marqueteries réalisées en bois du pays dont les secrets de teintes des différentes essences de bois lui ont été transmis lors de sa formation dans l’atelier paternel de la rue Claveyson à Grenoble. La richesse des couleurs et des tonalités de ses marqueteries est le reflet éclatant de l’héritage de techniques anciennes datant de plusieurs décennies. La commode que nous présentons fut réalisée dans ce contexte particulier. Elle témoigne de la manière Transition de l’ébéniste des années 1765-1775. La grande sobriété du dessin de sa marqueterie à dominante géométrique, ainsi que la disposition recherchée des bronzes, cantonnés aux entrées de serrures, anneaux, tablier et sabots, sont révélateurs de la parfaite maîtrise de son art et de l’aboutissement du savoir-faire d’une dynastie d’artisans en meubles de talent. Plusieurs commodesde composition similaire sont connues, avec des variantes plus ou moins importantes dans le décor marqueté, citons notamment : un premier exemplaire proposé aux enchères à Paris, Me Binoche, le 14 novembre 2007, lot 202 ; un deuxième passé en vente à Lyon, Me Anaf, le 16 octobre 2005, lot 143 ; ainsi que plusieurs modèles reproduits dans P. et F. Rouge, Le génie des Hache, Editions Faton, Dijon, 2005, p.300, 302 et 307 ; enfin, citons un dernier meuble réalisé dans cet esprit qui appartient aux collections du Musée Hébert (illustré dans le catalogue de l’exposition Hache, Ebénistes à Grenoble, Musée dauphinois, octobre 1997-octobre 1998, Grenoble, 1997, p.128, fig.87). Jean-François Hache (1730-1796) est l’un des plus importants ébénistes français du XVIIIe siècle. Fils de l’ébéniste Pierre Hache, il effectue sa formation dans l’atelier familial, puis ouvre ses propres ateliers à Grenoble en 1754. La grande qualité de ses meubles lui permet rapidement de prospérer et d’obtenir d’importantes commandes pour les riches familles de la région dauphinoise. A l’instar de son père et de son grand-père, il prend le titre d’Ebéniste de Monseigneur le duc d’Orléans. Plateau de marbre restauré
