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Chef reliquaire de saint Maron en argentmartelé, repoussé, gravé et en partie doré, yeux
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Chef reliquaire de saint Maron en argentmartelé, repoussé, gravé et en partie doré, yeux

Chef reliquaire de saint Maron en argent martelé, repoussé, gravé et en partie doré, yeux en agate (ou cornaline), cabochons de pâte de verre, d'agate et de cornaline. La tête est constituée de trois coques, une pour le visage, une pour l'arrière et une troisième pour la calotte crânienne. Ces coques sont attachées entre elles par de simples goupilles coulissant dans des anneaux, deux attaches sur chaque côté, une à l'arrière, la calotte étant maintenue par des pièces mobiles repercées de forme ovale. Visage aux traits sévères avec sourcils soulignés de petites cercles, arcades sourcilières cintrées, yeux saillants en amande, pommettes anguleuses, nez droit, sillon médian de la lèvre supérieure prononcé, large bouche aux lèvres minces et aux commissures tombantes, menton avancé, oreilles stylisées en forme de C ; le crâne est tonsuré avec une couronne de cheveux en traits parallèles et verticaux ; la base du cou est ornée d'un galon bordé de perles alternant rosaces et cabochons. La chevelure, les sourcils et le galon ornemental sont dorés. Marque poinçonnée à la base et à l'arrière du cou composée d'une croix cantonnée à chaque extrémité des branches de deux lettres SA, XO VI, VO, correspondant à la marque de propriété de l'abbaye de Sassovivo, près de Foligno en Ombrie. Italie, Ombrie, XIIe siècle H 32,5 × L 16 cm – Poids brut : 1039,9 g (fisures à l'arrière de la tête et sur le devant du cou, goupilles modernes) Provenance : - abbaye de Sassovivo, Ombrie - ancienne collection Tordelli, Italie, vers 1870 - ancienne collection privée, Allemagne, dans les années 1930 - ancienne collection privée, France, depuis 1973 D'après les propriétaires, ce chef reliquaire a vraisemblablement quitté l'Italie dès la fi du XIXe siècle. Ils ont en leur possession un acte de vente qui a suivi le reliquaire au cours des transactions dont il a été l'objet depuis cette époque. Cet acte de vente offiel, des années 1870, donne de précieuses informations sur l'histoire de cette pièce d'orfèvrerie médiévale. Il a été rédigé par un important antiquaire italien, nommé Tordelli, réputé pour avoir vendu des œuvres d'art de son pays à plusieurs musées dans le monde. Il y écrit avoir acquis le chef directement auprès de l'abbaye de Sassovivo à l'occasion de ventes organisées à la suite de la disparition des Etats pontifiaux et de la sécularisation des biens en 1870. Le reliquaire bénéfiie d'une description détaillée faisant mention du nom du saint, de la nature des matériaux, de la dorure, des dimensions et de la marque poinçonnée de l'abbaye. Il précise de plus qu'il s'agit du premier reliquaire du XIIe siècle qui a été remplacé lors du déplacement de la relique de l'Abbaye à la Cathédrale en 1480, déplacement qui est relaté au XVIIe dans les Annales de Lodovico Jacobilli. L'histoire mouvementée de la relique étroitement liée à celle de l'Abbaye telles que relatées dans plusieurs documents corroborent cette provenance. Saint Maron, fondateur des Maronites du Liban, aurait vécu en anachorète au Ve siècle dans la région d'Apamée en Syrie. A sa mort, son crâne fut préservé dans la châsse des saints Maronites (Beit Maroun) pour laquelle on construisit en 452 près d'Alep un édifie qui devint un monastère maronite. Le moine saint Jean Maron qui étudia dans ce monastère s'enfuit en 486 au Liban emportant avec lui la précieuse relique et fonda un nouveau monastère, Rish Mro (tête de saint Maron). Deux versions ensuite sont données pour expliquer la présence de la relique dans la péninsule. Celle de Ludovico Jacobilli dans sa Vite de' Santi e Beati dell'Umbria … (Vie des Saints et des Bienheureux de l'Ombrie …, 1656) qui raconte qu'en 1130 le Comte Michele degli Atti, Comte d'Upello, rapporta en Italie après un pèlerinage la relique et la donna à l'Abbaye de Sassovivo près de Foligno où se trouve depuis une crypte dédiée à saint Maron. Vers 1135, une église dédiée à saint Maron fut construite non loin de là à Volperino sur les terres de l'Abbaye. La seconde version, celle de l'Eglise maronite, parle d'un moine bénédictin, abbé du couvent de la Croix près de Foligno, qui débarqua en Syrie dans l'année 1130. Après un pèlerinage aux Lieux Saints, on lui remit le crâne de saint Maron. Revenu au pays, il prêcha si bien les vertus du saint maronite qu'il fi naître un véritable culte. C'est devant cette ferveur, selon cette version, qu'en 1194 l'évêque de Foligno aurait transféré le crâne dans la cathédrale de la ville. Les fièles décidèrent alors de couler une statue en argent afi d'y déposer ses reliques. Pour Jacobilli, l'évêque Luca Cibo translata la relique de l'église de Sassovivo à la Cathédrale de Foligno en 1490 ; on fi alors fabriquer neuf ans plus tard un nouveau reliquaire en forme de buste d'un jeune diacre tonsuré toujours visible de nos jours dans la crypte de la Cathédrale, l'Abbaye conservant l'ancien reliquaire vide de l'époque médiévale. L'abbaye bénédictine de la Sainte-Croix de Sassovivo, située à 6 km de Foligno en Ombrie, a été fondée vers 1070. Elle jouit au Moyen Age d'une grande prospérité grâce à de riches donations et bénéfiia des indulgences du Pape Innocent II en 1138. Lors de la seconde moitié du XIVe siècle, elle passa aux Bénédictins Olivétains et commença à décliner jusqu'en 1860 où l'ordre fut supprimé. Ce chef reliquaire a fait l'objet d'une étude en 2006 par l'historien en art médiéval, Oleg Zastrow, spécialiste d'orfèvrerie et d'architecture religieuse. Il y explique entre autre la fonctionnalité d'un reliquaire ouvrant comme celui-ci (fi.c et d). Elle répond à une très ancienne tradition : permettre aux fièles, en des occasions solennelles, d'avoir une vision directe sur la relique. Il cite comme exemple la têtereliquaire de saint Jacques en cuivre repoussé et doré, réalisée au XIIe siècle, appartenant au trésor de la cathédrale de Pordenone. La partie supérieure, une fois ouverte, permettait de voir la calotte crânienne du saint apôtre. Après des comparaisons avec plusieurs chefs reliquaires pour la plupart italiens, il conclut du point de vue stylistique, que l'on ne retrouve pas sur celui de saint Maron, les mêmes caractères byzantins. L'aspect sévère du visage et le traitement des cheveux sont autant de caractères qui rappellent pour lui le contexte culturel classique de l'Italie centrale au XIIe siècle. Il confime également que le poinçon sur le cou ainsi que les actes de vente permettent de considérer cette tête comme ayant fait partie du trésor de l'abbaye de Sansovivo. Plus probantes que les comparaisons faites avec des œuvres d'orfèvrerie italiennes du Moyen Age semblent les rapprochements qu'il est possible d'établir avec les quelques statues reliquaires du XIIe siècle qui nous sont parvenues en France. On pense notamment à plusieurs œuvres du centre de la France comme le buste de saint Baudime conservé à l'église de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme) (fi.a), le buste de saint Césaire de l'église de Maurs (Cantal) et le buste de saint Chaffe du trésor de l'église de Monastier (Haute-Loire) (fi.b). On retrouve un certain nombre de caractères comme l'aspect hiératique, les volumes simplifis du visage, les cheveux raides et courts, l'accentuation des sillons nasaux encadrant une bouche mince, le poinçonnage en petits cercles (sur la barbe de saint Baudime comme sur les sourcils de saint Maron) et les galons bordés de perles. On situe la réalisation de ces bustes reliquaires entre 1125 et 1200. L'étude qui a été faite sur la nature de l'argent met en évidence la présence d'impuretés correspondant à un métal antérieur au XIXe siècle. Un certifiat ART LOSS réf.S00100750 sera remis à l'acquéreur. Ouvrages consultés : L. Jacobilli, Vite de Santi e Beati di Foligno … ,Foligno, 1628, pp. 265-271 ; L. Jacobilli, Vite de santi e beati dell' Umbria … , Foligno, 1656, pp.136-137 ; Exposition Paris 2005, La France romane au temps des premiers Capétiens (987-1152), musée du Louvre, cat., pp 380 à 385 ; Exposition Cleveland-Baltimore-Londres 2010/2011, Treasures of Heaven – Saints, relics, and devotion in medieval Europe, Cleveland Museum of Art - Walters Art Museum – British Museum, cat. Italian Reliquary bust of St Maron in engraved, beaten, repoussé & part-gilded silver; eyes in agate (or carnelian); with agate, carnelian & pâte de verre cabochons Umbria, 12th century 32.5 × 16 cm Net weight : 1039,9 g (cracks to back of the head and front of the neck, goupilles modern) Formed by three sections (face, back of had, top of skull) held together by sliding pins, with two fasteners on each side, one at the back, and the top of the skull held in place by mobile, oval, openwork fitings. Face with severe expression; arched eyebrows underlined with tiny circles; bulging, almond-shaped eyes; angular cheeks; straight nose; pronounced groove above top lip; large mouth with thin lips and downturned corners; prominent chin; stylized, C-shaped ears; tonsure with hair in parallel vertical strands; base of neck adorned with a beaded collar with alternating rosettes and cabochons. Gilding to hair, eyebrows and collar. Ownership hallmarks at base and back of the neck formed by square cross with two letters at end of each arm – SA, XO VI, VO – for Sassovivo Abbey near Foligno in Umbria. Provenance : – Sassovivo abbey, Umbria. – Tordelli Collection, Italy c.1870 – German private collection, 1930s – French private collection, since 1973 According to the owners, who possess a deed of sale dating from the 1870s that charts all subsequent transactions, the reliquary bust probably left Italy at the end of the 19th century. The deed provides valuable information about the bust's history, and was drafted by an important Italian dealer called Tordelli, reputed for seling Italian works of art to museums around the world. He wrote that he had acquired the bust directly from the Abbey of Sassovivo during the sales held after the end of the Papal States and secularization of religious items in 1870. The deed describes the reliquary in detail, with mention of the saint's name, nature of the materials, gilding, dimensions and abbey hallmark. It also specifis that the bust was the fist 12th century reliquary to be replaced when the relic was removed from the Abbey to the Cathedral in 1480, as described in Lodovico Jacobilli's Annales in the 17th century. The relic's turbulent history is closely linked to the Abbey's, as related in various documents corroborating this provenance. St Maron, founder of the Lebanese Maronites, is thought to have lived as an Anchorite in the Apamea region of Syria in the early 5th century. After his death his skull was preserved by the Maronite Saints (Beit Maroun) in a casket for which a building – that would become a Maronite monastery – was erected near Aleppo in 452. The monk St John Maron studied in the monastery before fleing to Lebanon in 486, taking the precious relic with him and founding a new monastery, Rish Mro (Head of St Maron). There are two versions of how the relic reached Italy. In his Vite de' Santi e Beati dell'Umbria (Lives of the Saints & the Blessed in Umbria, 1656) Ludovico Jacobilli tells how Michele degli Atti, Count of Upello, brought the relic back to Italy from a pilgrimage in 1130, and gave it to the Abbey of Sassovivo near Foligno, where a crypt dedicated to St Maron has existed ever since. A church dedicated to St Maron was built on abbey land in nearby Volperino around 1135. The second version is that of the Maronite Church, and concerns a Benedictine monk from the Abbey of the Holy Cross near Foligno, who sailed to Syria in 1130 and was given St Maron's skull during his pilgrimage to the Holy Places. Back in Italy he preached the virtues of the Maronite saint so persuasively that a veritable cult developed, prompting the Bishop of Foligno to have the skull transferred to the town cathedral in 1194, with the faithful deciding to cast a silver statue for holding his relics. According to Jacobilli, Bishop Luca Cibo translated the relic from the church in Sassovivo to Foligno Cathedral in 1490. A new reliquary was made nine years later, in the form of a bust of a young deacon with a tonsure, that can be seen in the cathedral crypt to this day. The Abbey retained the former medieval reliquary, now empty. The Benedictine Abbey of the Holy Cross in Sassovivo, 4 miles from Foligno, was founded around 1070. In the Middle Ages it enjoyed great prosperity thanks to donations and to indulgences granted by Pope Innocent II in 1138. In the second half of the 14th century it passed into the hands of Olivetan monks and began to fall into decline, until the order was dissolved in 1860. In 2006 our reliquary bust was the subject of a study by the medieval art historian Oleg Zastrow, a specialist in silverware and religious architecture. He explains the function of such a top-opening relicary : it relates to an ancient tradition; allowing church-goers to have a direct sight of the relics. Citing the 12th century repoussé and gilded copper reliquary-head of St James in Pordenone Cathedral as an example, he explained that such reliquaries were designed to open so that the faithful could have a direct view of the relic on important occasions. When the upper section was opened, it was possible to see the top of St James's skull. After comparisons with various, mainly Italian reliquary busts, Zastrow concluded that the same Byzantine characteristics are not to be found on the bust of St Maron. In his opinion, the severe expression and treatment of the hair recall the cultural context of central Italy in the 12th century. Zastrow also confimed that the hallmark on the neck and the deed of sale suggest the head did indeed belong to the Abbey of Sansovivo. Even more telling than comparisons with Italian medieval works are the similarities that can be established with 12th century reliquary busts in churches of central France – notably those of St Baudime in St-Nectaire, Puy-deDôme [fi. a]; St Césaire in Maurs, Cantal; and St Chaffe in Le Monastier-sur-Gazeille, Haute-Loire [fi. b]. The similarities include the hieratic appearance; simplifid volumes of the face; short, straight hair; exaggerated furrows framing a thin mouth; tiny circular hallmarking (on the beard of St Baudime and the eybrows of St Maron); and the collar ringed with beading. All these reliquary busts date from between 1125-1200. The study of the nature of the silver reveals the presence of impurities that indicate the metal pre-dates the 19th century. The purchaser will receive an ART LOSS certifiate (ref. S00100750). Works Consulted – Jacobilli, L.: Vite de Santi e Beati di Foligno... , Foligno 1628 (pp 265-71) – Jacobilli, L.: Vite de Santi e Beati dell' Umbria... , Foligno 1656 (pp 136-37) – La France romane au temps des premiers Capétiens (987-1152) – Louvre exhibition catalogue, Paris 2005 (pp 380-85) – Treasures of Heaven – Saints, Relics & Devotion in Medieval Europe – Cleveland Museum of Art/ Walters Art Museum/ British Museum 2010-11, exhibition catalogue

Estimation
200 000 / 300 000 €
Résultat (Frais de vente inclus)
225 600 €