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CUSTINE, Astolphe, marquis de258 lettres autographes à la comtesse Merlin, la plus grande partie signées
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CUSTINE, Astolphe, marquis de258 lettres autographes à la comtesse Merlin, la plus grande partie signées

CUSTINE, Astolphe, marquis de 258 lettres autographes à la comtesse Merlin, la plus grande partie signées LA PRÉCIEUSE CORRESPONDANCE D'ASTOLPHE DE CUSTINE À L'UNE DE SES AMIES DE COEUR : LA COMTESSE MERLIN. "JE NE SUIS MOI TOUT À FAIT QU'EN ÉCRIVANT" (12 mai 1851) 1836 1. l.a., [Paris, avr.-mai 1836] : sans doute l'une des premières lettres de Custine à la comtesse Merlin, écrite à la troisième personne, "Mr de Custine s'est présenté chez Mme la Comtesse Merlin pour prendre congé d'elle au moment d'aller en Angleterre", (il y sera en mai 1836, cf. Luppé, p. 183), "pour lui dire que (...) quelques personnes viendront chez lui (...) pour juger d'un tableau de Louis Boullanger [sic]", il s'agit du fameux Triomphe de Pétrarque commandé par Custine pour son hôtel de la rue de La Rochefoucauld 2. l.a.s., [Paris, 1836], 2 pp. : "Le Sauvage [Édouard Sainte Barbe] est le bouledogue de l'amitié, il a déjà trouvé la livraison de l'ouvrage de Mme d'Abrantès où se trouve la Monja porte-étendard", allusion aux Scènes de la vie espagnole publiées en 1836, et au violoniste Le Cieux 3. l.a.s., [Paris, 1836], 2 pp. 1/2 : "comme je ne puis aller moi-même vous remercier (...) du plaisir que vient de me causer la lecture de vos deux volumes"..., allusion sans doute aux Souvenirs d'une créole publiés en 1836 4. l.a.s., Paris, sept. 1836-oct.1837, 2 p. : "je suis heureux, Madame"..., il lui donne l'adresse de "Mme Berlios [sic, Harriet Smithson] : la voici 35 rue de Londres" où le compositeur habita à ces dates 5. l.a.s., St Gratien, [1836], 4 pp. : "j'apprends (...) par les bruits du monde que votre voyage triomphal est terminé"..., il l'invite à St Gratien, : "vous y trouverez Duprez (...) et Berlioz qui chanteront les principaux morceaux de l'opéra de celui-ci [Benvenuto Cellini] (...) le plaisir que je trouvai en lisant vos charmants Souvenirs [1836]" 6. l.a.s., St Gratien, 10 août [1836-1837 ?], 1 p. 1/2 ; "j'avais prévenu vos réclamations"..., la compare à Corinne 1837 7. l.a.s., Rome, 25 janv. [1837], 4 pp. : "jour de l'ouverture du carnaval", parle d'un dîner chez le peintre Jean-Victor Schnetz, successeur d'Ingres à la direction de l'Académie de France à Rome, beaux propos sur leur amitié, "Rome est toujours le pays des contrastes les plus bizarres" : entre un concert triomphal de musiciens juifs au Capitole et la cérémonie d'ouverture du carnaval où un sénateur romain exécute un rituel parodique contre les Juifs de Rome, "l'ambassadeur, M. de La Tour-Maubourg, se meurt" [il mourut en mai 1837] 8. 233. l.a.s. début fév. 1837, 4 pp. : "je pars en pleurant pour St Gratien, un ami de quarante ans vient de mourir (...) c'était le duc Gustave de Mecklembourg qui m'a décidé à me marier pendant qu'il était chez ma mère à Fervacques (...) la mort, toujours la mort, on ne vit pas d'autre chose. J'ai le coeur navré (...) Dès que je parle, j'exagère ; je n'ai de raison qu'en écrivant" 1838 9. l.a.s., [Paris ou Saint Gratien], avant 1838, 3 pp. 1/2 : "J'allais vous écrire pour vous demander un répit"..., à propos de la jalousie de la duchesse d'Abrantès : "elle me fait remonter dans mes souvenirs jusqu'à ma petite enfance", à l'égard de Sainte Barbe qu'il entend protéger : "je ne lui conseille pas de retomber sous ma dent par des insinuations venimeuses contre mes amis" 10. l.a.s., s.l.n.d, [Paris, 1838 ?], 1 1/2 p. : "enfin, Madame, je puis vous offrir ce livre", évoque sans doute la parution de L'Espagne sous Ferdinand VII en 1838 11. l.a.s. [mars 1838], 1 p. : "quoique je n'ose espérer (...) vous savez si je suis digne de la belle musique qu'on fait chez vous"..., parle de Chopin en post-scriptum et de son concert de Rouen pour la cause polonaise en mars 1838 : "je n'ai pu faire votre commission auprès de Choppin [sic] qui dans ce moment se trouve à Rouen mais qui doit revenir dans deux jours" 12. l.a.s., Saint Gratien, 12 juin 1838, 2 pp. : "je suis heureux, madame, d'une occasion", évoque Ferdinand VII et l'enterrement de la duchesse d'Abrantès morte le 7 juin 1838 13. l.a.s., [Paris], [début sept. 1838], 1 p. 1/2 : "je viens, Madame, de convenir avec Duprez de remettre ma soirée après le concert des pauvres (...) vous avez le don de mener tout de front et vous êtes trop supérieure pour dédaigner ce qui peut flatter le juste orgueil d'un homme comme M. de Chateaubriand" (selon Luppé, le 3 sept., Mme Récamier se rend à un concert de Duprez à Saint Gratien, op. cit., p. 201) 1840 14. l.a.s., [Paris, 1840 ?], 1 p. : "Édouard a vu ce matin Mme [Nathan-]Treillet qui chante demain dans Stradella", élève de Duprez qui reprit Stradella en 1840 1841 15. l.a.s., Milan, ce 23 oct. [1841], 6 pp. : "Vous savez que mon défaut n'est pas un excès de confiance"..., rencontre avec Donizetti : "il nous prépare un opéra pour le carnaval que je compte passer à Milan", à propos du mariage d'Ignace Gurowski et de l'Infante d'Espagne, qui a eu lieu le 26 juin 1841 16. l.a.s., Milan, 15 nov. [1841], 6 pp. : "Votre lettre du premier novembre", à propos de la perte d'une amie et d'Ignace Gurowski 1842 17. l.a.s., Milan, 15 mars [1842], 7 pp. : VERDI ET MANZONI : "mon oncle [Elzéar de Sabran] vient de me faire votre commission"..., sur l'Infante d'Espagne et sa fuite avec Ignace Gurowski, "je passe ma vie très solitairement, je travaille comme si j'étais seul au monde, je reviendrai à Paris à la fin de cet été imprimer j'espère cet éternel voyage [La Russie en 1839]"..., IMPORTANTE RENCONTRE AVEC L'OEUVRE DE VERDI car il entend "un opéra nouveau, le seul nouveau, je crois depuis des années. C'est Nabuchodonosor de Verdi, jeune compositeur dont vous entendrez beaucoup parler s'il tient ce qu'il promet (...) un emploi très savant de l'ochestre, des choeurs magnifiques et des chants expressifs (...) Ronconi qui est le dieu du chant en Italie" etc., RENCONTRE AVEC MANZONI : "j'ai fait connaissance avec Manzoni, c'est l'homme le plus simple et le plus modeste que j'ai vu" etc., "j'oubliais l'essentiel : l'Infante est grosse !" 18. l.a.s., 20 déc. 1842, 4 pp. : FORMIDABLE LETTRE, LITTÉRAIRE ET AMICALE, ANNONÇANT LA RUSSIE EN 1839 : "ma dernière lettre est restée sans réponse (...) la combinaison de fierté, de paresse et de délicatesse qui fait le fond de mon caractère n'est pas favorable à la sociabilité (...) il y a de bien jolies choses dans le nouvel opéra de Donizetti, Linda [Italiens, 1842] (...) je lis (...) Consuelo [paru en feuilleton en 1842] : le dernier ouvrage de Mme Sand, c'est ravissant (...) je me prépare à publier La Russie qui sera bientôt sous presse. Mais j'ai peur, il faut être si froid pour être vrai quand on décrit cette société et ces sites polaires, que je crains d'ennuyer (...) Il ne suffit pas de se faire le miroir ; il faut bien choisir les objets qu'on veut refléter. Je suis sûr d'exciter une sorte d'intérêt politique et moral, mais cela ne suffit pas pour quatre volumes. Protégez-moi (...) j'ai assisté hier chez Mme Récamier à une solennité littéraire : Mme Rachel disait des vers de Phèdre [allusion à la soirée de l'Abbaye-aux-Bois au profit des inondés de Lyon] M. DE CHATEAUBRIAND DÉCLINE MORALEMENT ET PHYSIQUEMENT : QUE DE RUINES PRÉSAGE CETTE DÉCADENCE !! IL NE VOIT QUE LA MORT, ET IL EN FAIT BOIRE LE CALICE À SA PAUVRE AMIE MME RÉCAMIER, à qui il fait tous les soirs ses derniers adieux. La pauvre femme en est fâchée. Elle pleurait l'autre jour comme une jeune personne. Revenez-nous, revenez-nous, pour causer de tout cela et de tout" 19. l.a. [scripteur inconnu], Paris, 27 déc. 1842 : "quelle bonne lettre vous m'avez écrite" 1843 20. l.a.s., Paris, [janv. 1843 ?], 4 pp. : évoque le jeu de Mlle Rachel dans Phèdre, "je ne dis jamais ce que je veux, c'est pourquoi j'ai appris à écrire" 21. l.a.s., [Paris, janv. 1843], 4 pp. : "votre gracieuse et amicale réponse", intéressant propos sur le salon de Mme de Girardin : "les vrais ennemis sont plus rares que les amis (...) Le dernier opéra de Donizetti, Don Pasquale, a un succès toujours croissant (...) Lablache y est incomparable 22. l.a.s., 7 février, [Paris, 1843] : "voulez-vous faire un petit dîner mercredi prochain" 23. l.a.s., [Paris, 7 mars 1843] : "je pense que vous n'avez peut-être pas une loge pour Les Burgraves que l'on donne demain, mardi" 24. l.a.s., s.l.n.d. [Paris, début mai 1843] : "si vous ne m'avez pas vu (...) mon livre [La Russie en 1839] va paraître et moi je vais disparaître pour l'été" 25. l.a.s., [Paris, vers 15 mai 1843] : SUCCÈS DE LA RUSSIE EN 1839 : "merci de la bonne nouvelle que vous me donnez (...) en attendant, je vous envoie mon livre dont je n'ai pas osé vous occuper pendant ces trois affreuses journées. Un succès inespéré : trois cents exemplaires vendus en trois jours", La Russie en 1839 sort le 13 mai 1843, et Custine adresse un exemplaire avec envoi à la comtesse Merlin 26. l.a.s., [Paris, 1843], 2 pp. : BELLE LETTRE SUR LA RÉCEPTION DE LA RUSSIE EN 1839 : "voilà que je perds notre mardi (…) on m'écrit en allemand de Berlin une lettre bien curieuse sur l'effet de mon livre en Russie. Il s'y prépare une révolution basée sur l'amour-propre blessé de tous les hommes qui lisent. Et qui voient enfin ce qu'on pense d'eux en Europe. Leur colère se tourne contre le gouvernement qui leur a mérité une telle réprobation : ceci entre vous et moi (...) ne parlez pas de Rossini à La Presse Mère (Sophie Gay)" 27. l.a.s., Mantoue, 11 juin [1843], 4 pp. : "Votre lettre qui m'a été remise à Ancône", elle lui fait le reproche d'être parti :"répondre à une amie qui me dit : "Vous diminuez mon affection et c'est votre faute, ce n'est pas la mienne (...) Je reste sous le coup (...) L'inquiétude m'emporte toujours au loin malgré l'âge et ses progrès ; c'est physique ; voir des sites nouveaux ou seulement divers est un besoin pour moi comme entendre de la musique (...) autrefois je croyais à la surprise, à la nouveauté (...) je sais (...) que la terre se ressemble partout, et l'homme plus que la terre. Nous avons des sauvages dans nos rues et des déserts dans nos bruyères", il parle de son "envie irrésistible de m'en aller je ne sais où (...) Il y a une nichée d'hirondelles logée dans ma tête", lettre écrite dans une voiture à cheval dont il se plaint des chaos, annonce son retour par la Suisse 28. l.a.s., Biebrich, 21 juin [1843], 6 pp. : "me voici fixé à Biebrich [près de Nassau, sur le Rhin] pour deux mois" avant d'aller prendre les eaux d'Ems, long propos sur les Allemands, sur les articles consacrés à La Russie et sur sa brouille imminente avec La Presse d'Émile de Girardin, mari de Delphine Gay, fille de l'amie de Custine : "Me voilà sacrifié à la politique : Mme Gay me mande que son gendre aura de la peine à me tenir parole parce que les affaires de l'Europe ne lui laissent pas la liberté de dire sa pensée, comme si on ne pouvait pas servir un livre tout en faisant les réserves qu'on croit devoir à ses propres opinions !" 29. l.a.s., Biebrich, 26 juil. 1843, 4 pp. : DEUXIÈME ÉDITION DE LA RUSSIE EN 1839 : "ai-je tort d'être bien persuadé (...) mon temps a été jusqu'ici tout entier employé à corriger mon livre pour la 2de édition qu'Amyot demande à cor et à cri (...) il faut avouer aussi que la vanité russe m'a magnifiquement servi dans toute l'Europe", à propos d'une lettre de Varnhagen sur l'ouvrage de Custine, "en Russie tout est sur une plus grande échelle, il n'y est donc pas surprenant que le mal y apparaisse sous des traits plus frappants qu'ailleurs" 30. l.a.s., Biebrich, 26 juil. 1843, 4 pp. : "savez-vous bien que votre silence m'afflige (...) je ne vous écris que pour me plaindre", à propos de la deuxième édition de La Russie 31. l.a.s., Paris, ce 5 nov. [1843], 4 pp. : "À peine votre lettre reçue ce matin, j'ai fait courir Édouard chez Amyot" : long développement à propos de la deuxième édition de La Russie qui paraîtra le 21 nov. 1843. "Je suis né sous une étoile malheureuse et je crains toujours le pire, non des autres mais de mon sort (...) Et pourtant j'aime la vie, même comme on me l'a faite. Une seule personne qui nous comprend nous dédommage de tout", articles sur la mort de Casimir de Montrond dans La Presse, sur deux opéras de Donizetti 32. l.a.s., Paris, oct.-nov [1843], 4 pp. : "On m'assure que vous allez revenir", à propos du théâtre et de l'opéra à Paris, récit des derniers sacrements de Montrond et de ses derniers mots d'esprit : "l'ami de M. de Talleyrand et l'espion de tant de rois est mort ignoré, oublié, abandonné" 33. l.a.s., Paris, oct.-nov [1843], 3 pp. : "Vous étiez bien sûre qu'à moins d'impossibilité absolue" 34. l.a.s. [Paris, 25 déc. 1843], 1 p. 1/2 : "faites-moi dire comment et où", Duchesse de Chateauroux de Sophie Gay jouée à l'Odéon, "je vais chez Ronconi et de là au cours de Miskiewicz pour la matinée. C'est l'avènement des Slaves, ce qui est un événement plus que littéraire", allusion au vif succès des cours du poète polonais professés de 1841 à 1844 35. l.a.s., Paris, 26 déc. [1843], 5 pp. : "vous n'attendez peut-être pas de réponse (...) le Paris littéraire fait la marmotte et le Paris politique fait la taupe"..., admiration du chanteur Ronconi dans Gemma di Vergy de Donizetti joué aux Italiens en déc. 1843, parle de George Sand et de son fils, "Choppin, plus mort que vif, vit toujours" 36. l.a.s., Paris, [1843 ?], 2 pp. : "Vous faites faire des miracles, c'est plus amusant que d'en faire soi-même", Custine et la comtesse Merlin prevoient une soirée à l'opéra 37. l.a.s., s.l.n.d. [Paris, 1843], 1 p. : "nous avons passé à votre porte Sainte Barbe et moi" 38. l.a.s., s.l.n.d. [Paris, 1843], 1 p. : "s'il ne tombe pas des hallebardes" 39. l.a.s., s.l.n.d. [Paris, 1843], 1 p. : "oui, certes, j'irai dîner avec vous vendredi" 1844 40. l.a.s., [Paris, apr. 27 janv. 1844], 1 p. : "j'ai lu le premier volume avec avidité"..., Custine la félicite pour la publication récente de La Havane (Paris, Amyiot, 1844, 3 vol.), "je vais à l'enterrement de Nodier (...) avez-vous été à l'hôtel Lambert [Czartoryski] ?" 41. l.a.s., Rome, 23 févr. [1844], 10 pp. : "à Rome, la vie du monde est monotone (...) Vivre à Rome, c'est oublier tout ce qui vous choque (...) on tremble sur l'avenir en comparant le passé au présent"..., discussion sur les mérites de Michel-Ange et de Raphaël, dîner chez le Prince Torlonia : "c'est un petit coq qui fait le paon et ne fait pas d'enfants"..., "ce monde nous fait l'illusion des attachements"..., remarquable et long portrait de la Princesse Torlonia, long propos sur Mme Récamier, "QUE DEVIENT M. DE CHATEAUBRIAND ? CE GÉNIE EXTRAORDINAIRE (...) la vieillesse m'inspire une compassion que je m'efforce de cacher de peur d'être accusé d'impertinence. À quoi sert la supériorité, si ce n'est à savoir vivre et mourir mieux que le vulgaire ? (...) Vous avez reçu une lettre du 26 janvier" 42. l.a.s., Fribourg, 25 avril [1844], 4 pp. : "il y a déjà quelques jours que je vous avais écrit"..., contraste entre le protestantisme et le catholicisme en Suisse, propos sur le marquis de Foudras 43. [Fragment], l.a., Saint Gingolph, 7 juin [1844 ou 1847], 4 pp. : "Vous avez bien raison, rien ne m'irait plus mal que la rancune"..., "rien ne remplace les souvenirs d'enfance, ni les personnes qui nous ont vu naître (...) nous sommes obligés de nous raconter aux autres"..., parle de la guérilla dans le Valais entre Vieux-Suisses et Jeunes-Suisses"... [fin :] "tant il y a qu'au retour de la"... 44. l.a.s., Frascati, 8 sept. [1844 ?], 4 pp. : "vous n'espérez pas m'oublier sans poème (...) je voulais finir mon ouvrage avant que de retourner à Paris (...) ma vie se raccourcit à vue d'oeil et je ne compte pas me passer plus longtemps des amis que le ciel m'a laissés (...) j'ai prévu depuis longtemps ces guerres religieuses, on me riait au nez, à commencer par le grand Chateaubriand (...) nous avons eu ici les chaleurs accoutumées, c'est admirable, majestueux, solennel" 45. l.a.s., [1844 ?], 2 pp. : "je viens de demander à ma concierge"..., instructions pour loger la comtesse Merlin à Saint-Gratien 46. l.a.s., Frascati, 18 sept. [1844 ?], 2 pp., suscription, cachet de cire armorié : "j'apprends que vous allez passer l'hiver à Madrid" 47. l.a.s., Saint Gingolph, 6 oct. [1844], 4 pp. : "j'ai bien envie de vous dire comme les petits enfants"... Il envisage l'achat de la propriété près de Frascati, parle des auberges du Pays de Vaud "devenus des salons (...) ces cabarets dorés me sont ôdieux, je finirai par me loger dans les tavernes des mariniers du lac, là au moins on peut dîner dans sa chambre"... pour mieux éviter "cette ruée de touristes qui me dégoutent des voyages ! Un moyen sûr pour guérir de mes passions, c'est de la voir partagées par certaines gens" 48. l.a.s., Milan, 14 [nov. 1844], 4 pp. : "me voici sous un autre ciel (...) j'ai couru à la Scala en descendant de voiture", il entend Verdi qu'il admire, parle longuement de musique, "les italiens sont toujours nos maîtres" 49. l.a.s., Frascati, 20 nov. [1844], 4 pp. : "vingt lettres à répondre sont sur ma table"..., belle description des chaleurs de Rome, "les couleurs du soleil sont un événement ; la mer n'apparaît qu'aux approches de la nuit. Tout le jour, elle se confond avec les vapeurs de l'horizon. Vous connaissez la solennité des paysages terriblement beaux qui nous environnent : je ne m'en lasse pas (...) J'AI VU AUSSI À ROME LES TROIS PREMIÈRES REPRÉSENTATION DES DEUX FOSCARI, LE DERNIER OPÉRA DE VERDI (...) VOUS AI-JE MANDÉ QUE J'AI VU ROSSINI À BOLOGNE et qu'il ne pense pas plus à la musique que votre notaire ?" 1845 50. l.a., Frascati, 19 mai 1845, [fragment] : "votre lettre du 6 mai me fait tant de plaisir"..., santé, homéopathie, "j'ai acheté une propriété de pur rapport, car elle est inhabitable, auprès de Frascati"..., parle de la comtesse de Menou, d'un prince Teano "l'homme le plus spirituel de Rome d'une famille autrefois puissante aujourd'hui ruinée et déchue (...) Paris est donc parvenu à laisser mourir cette merveille de l'Opéra italien"... 51. l.a.s., St Gratien, 4 août [1845 ?], 2 pp. 1/3 : "vous me rendez bien inquiet"... 52. l.a.s., fin nov. 1845, 2 p. 1/2 : "Alari vient de dire à une personne de ma connaissance que vous aviez été gravemment malade à Madrid (...) je vous regrette ici à chaque instant (...) j'ai perdu mon cousin Scipion de Brézé, caractère bien noble" Paris, 1846 53. l.a.s., Paris, 1er févr. [1846], 4 pp. : " chaque jour aux Italiens"..., ne s'explique pas son absence, "seriez-vous encore souffrante ds suites de la maladie que vous avez eue à Madrid (...) Mme Récamier nous donne aujourd'hui un concert (...) M. DE CHATEAUBRIAND VIEILLIT PLUS QUE JAMAIS. S'il a appris à conquérir le pouvoir sur les esprits, il n'a pas appris à le perdre. Il a su monter bien haut. Il ne sait pas descendre dignement du théâtre"..., propos sur l'impossible renoncement à soi-même de Chateaubriand... "quand on s'est souvent oublié pour autrui, il n'est pas difficile de se quitter pour Dieu (...) le P. Lacordaire m'a émerveillé de sa parole magique"..., Mme de Girardin et sa "nouvelle" tragédie Cléopâtre, "il ne sera pas possible de la jouer avant l'hiver prochain, Mlle Rachel s'étant engagée pour Jeanne d'Arc" de Soumet, jouée en févr. 1846 54. l.a.s., s.l.n.d. [Paris ?], [1846], 2 p. 1/2 : "voici le livre d'Hannemann" [inventeur de l'homéopathie]..., "je viens de lire Nélida : c'est la Madeleine du phalanstère. Je déteste ces femmes plus que chrétiennes"... Nélida : roman de Marie d'Agoult publié en 1846. Custine évoque ses travaux à Paris : "j'aurai un appartement très agréable pour moi, et pour mes amis" 55. l.a.s., St Gratien, 25 juin [1846], 4 pp. : "votre lettre du 21 juillet me fait le plus grand plaisir (...) la mère Presse m'écrit de Versailles [Mme Gay]", l'Infante d'Espagne mariée à Ignace Gurowski perd un enfant 56. l.a.s., Bruxelles, 5 juil. [1846], 2 pp. 1/2 : "le croirez-vous ?"..., rend visite à Gurowski, "Balzac dit que je tiens beaucoup à ce que je pense ; cela doit me rendre insupportable aux gens qui pensent autrement" 57. l.a.s., Paris, 11 juil. 1846, 6 pp. : "Votre bonne lettre du 8 juillet"..., Custine se plaint avec drôlerie d'un accident de chemin de fer sur une ligne appartenant aux Rothschild, "la Princesse de Ligne née Princesse Lubomirska était dans sa voiture, accrochée au train, elle n'a rien eu, et elle a secouru les blessés", et ajouté au début : "Rothschild a donné deux cents mille" 58. l.a.s., St Gratien, samedi 18 juil. [1846], 4 pp. : "vous ne savez la peine que me cause votre silence"..., longs propos sur l'opéra, "mardi prochain, je vais voir Donizetti à Ivry. On a empêché son enlèvement", le compositeur atteint de délires dûs à sa syphilis y avait été interné 59. l.a.s., St Gratien, 6 sept. [1846], 1 p. 1/2 : MORT D'ELZÉAR DE SABRAN : "un mot seulement pour vous dire le malheur qui me frappe. Mon oncle de Sabran vient de mourir (...) c'est mon dernier proche parent. Mon oncle n'était pas d'une grande ressource mais il me manque extrêmement. Personne ne m'a plus vu naître" 60. l.a.s., Paris, 10 sept. [1846], 3 p. 1/2, papier de deuil : "je suis malheureux (...) la journée d'hier (l'enterrement) m'a tué (...) vos reproches sur mes manies voyageuses sont trop anciens" 61. l.a.s., St Gratien, 12 sept. [1846], 3 p. 1/2, papier de deuil : "je réponds à l'instant"..., "mon oncle m'a donné un cruel coup au coeur", Custine n'hérite pas, "il était bizarre jusqu'à la manie" 62. l.a.s., St Gratien, 14-16 sept. [1846], 14 p., papier de deuil : "le mieux ne s'est pas soutenu"..., calomnies de la "mère Presse" (Mme de Girardin), "le testament de mon oncle est un véritable enfantillage, mais d'un enfant sans coeur 63. l.a.s., St Gratien, 20 sept. [1846], 3 p., papier de deuil : "vous ne serez jamais quitte"..., "nous partons demain matin pour Marseille et pour Rome" 64. l.a.s., Marseille, 29 sept. [1847], 4 pp., sur papier de deuil : "au moment de m'embarquer"..., prend un paquebot nommé Mont Gibelle, "je vais avoir le plaisir d'y recontrer Mme [Natalia] Oberskoff [née Cheremieff, amie de Chopin] ancienne connaissance que je ne vois plus depuis la publication de mon livre [La Russie]. J'attendrai qu'elle me reconnaisse car je n'ai nulle envie de l'envoyer en Sibérie" 65. l.a.s., Rome, 8 oct. [1847], 4 pp., sur papier de deuil : "pas le moindre petit mot (...) j'ai trouvé Ciampino en bon état"..., affaires de Rome 66. l.a.s., Rome, 1er nov. [1847], 6 pp., sur papier de deuil : "votre lettre du 9 oct."..., à propos de la "vipère" Sophie Gay, de la "pauvre mère Presse" (Mme de Girardin), affaires de Rome, long développement sur Romuald contre lequel "je lutte courageusement" 67. l.a.s., s.l.n.d. [1846 ?], 1 p. : CUSTINE ET CHOPIN : "Choppin [sic] donne un concert. Vous savez que je prends toujours chez lui des billets en plus grand nombre que je n'en puis employer"... 1847 68. l.a.s., Rome, 1er janv. 1847, 6 pp : "Il ne sera dit que l'année commence sans un souvenir pour vous (...) les cheveux du Pape blanchissent à vue d'oeil"..., description d'une fête aux flambeaux où "les princes étaient mêlés aux pauvres" 69. l.a., Ciampino [Frascati], 30 janvier 1847, 4 pp. [sans la fin] : "Nos deux lettres se sont croisées"..., plaisirs de la retraite dans sa maison de campagne, "j'avance vers la fin de Romuald (...) c'est au moment où l'on écrit qu'on aime le mieux ce qu'on fait" 70. l.a.s., [Rome, fév. 1847], 5 pp. : "on ne fait rien à Rome (...) j'espère toujours que Romuald sera fini au printemps"..., il écrit la fin du livre, affaires de Rome, caractère de Pie IX 71. l.a.s., Rome, 15 mars [1847], 6 pp. : "Ce serait à moi cette fois d'excuser mon silence (...) j'attendais que les dernières scènes de Romuald fussent entièrement ébauchées [le roman est achevé en octobre 1847] (...) je me trouve beaucoup de rapport avec ce chanoine de Mme Sand dans Consuelo lequel vivait sur le livre qu'il promettait toujours (...) BALZAC A PLUS FAIT POUR L'ART QUE TOUS CES MESSIEURS-LÀ. Voilà pourquoi il est demandé de parler moins de lui (...) l'amitié ne vaut quelque chose que lorsqu'elle tient de l'amour... Et l'amour tel que je l'entends est défendu au chrétien qui ne doit se donner tout entier qu'à la charité. Tout cela combiné fait des existences difficiles et contrariées"... "Pauvre Mme Récamier [devenue aveugle], j'écris pour elle à M. Ballanche (...) je commence à connaître le monde romain : une vingtaine de princes plus ou moins étrangers à leur pays, et une centaine de comtes ou de marquis plus ou moins au courant des choses du temps (...) quelques femmes hésitent, sans trop savoir pourquoi entre le dévergondage d'autrefois et la pruderie d'aujourd'hui, (...) et puis le monde des prêtres, là tout est obscur, secret (...) : les vertus les plus sublimes, les vices les plus révoltants (...) C'est un théâtre où tout se joue dans la coulisse et où personne ne veut monter sur scène (...) Ici la musique est morte" 72. l.a.s., Courmayeur, 5 juil. [1847], 8 pp. : "Mais qu'ai-je pu donc dire ou ne pas dire"..., traite de ses affaires et des économies à réaliser, des chevaux qu'il a achetés à Rome "pour me traîner à petites journées [mais] l'avoine est tellement chère que chaque matin je suis ruiné par la consommation de la nuit", évoque la location de St-Gratien que le banquier Ernest André finira par prendre, des habitants du val d'Aoste : "une société de crétins si ce n'est de lépreux (...) on rougit d'être homme quand on voit jusqu'où l'espèce peut se dégrader" 73. l.a.s., Genève, 16 juil. [1847], 4 pp. : "Qu'est-ce que votre ami Mérimée dit de la Russie ? (...) Je n'attends qu'à St Gingolph votre réponse à ma dernière lettre (...) en fait de suicide, il ne faut manquer son coup" 74. l.a.s., St Gingolph, 22 juil. [1847], 4 pp. : "Mme Gay me parle tant de vous"..., "il m'est arrivé il y a six semaines un désagrément des plus graves pour me punir d'avoir écrit une longue lettre confidentielle laquelle a paru huit jours après dans l'Univers" et qui traitait des querelles entre Suisses (...) Je travaille beaucoup, c'est un roman [Romuald], mais si sérieux qu'il devient traité" 75. l.a., St Gingolph, 26 juil. 1847, 4 pp. [sans la fin] : "Votre lettre de Neris"..., "Je lis les Girondins, les fragments que j'en connaissais me faisaient espérer un livre de génie (...) quel dommage qu'un si grand poète s'obstine à dédaigner l'art (...) à faire des oeuvres d'une utilité directe (...) ces apostasies suffiraient pour lui faire prendre en haine le gouvernement représentatif" 76. l.a.s., Aux Barattes, près d'Annecy, 6 août [1847], 4 pp. : "En quittant St Gingolph (...) voulant me faire sujet d'été du roi de Sardaigne" 77. l.a.s., St Gingolph, 11 août [1847], 4 pp. : "Peut-être me trouvez-vous déjà de nouveaux torts (...) ce que vous dites de l'ennui de publier ce qu'on a eu le plaisir d'écrire est précisément ce que j'éprouve (...) j'aurais tant besoin de la délicatesse d'une femme pour me guider à travers certains chapitres scabreux et pourtant nécessaire au but du livre (...) je lis Les Girondins [de Lamartine], cette apoplogie du duc d'Orléans et cette apothéose de Robespierre (...) je ne pardonnerai jamais la lettre d'éloges que je lui ai écrite de Rome à la lecture de quelques extraits bien trompeurs assurément. Il m'a répondu une lettre de remerciement et me voilà classé parmi ses admirateurs (...) Depuis que Manzoni, le poète catholique de l'Italie, m'a dit qu'il ne comprenait pas l'injustice des critiques provoquées par ce livre, je ne sais plus que dire ni que penser [de] l'auteur des Méditations dont l'ambition est la passion de sa vieillesse" 78. l.a.s., Évian, 8 sept. [1847], 4 pp. : "Voilà un long silence"..., développement sur l'assassinat de la duchesse de Choiseul-Praslin, née Sébastiani, par son mari, annonce son intention d'aller à Paris, "je m'y occuperai de la publication de Romuald", "les Girondins me donnent des accès de rage" 79. l.a.s., Évian, 11 sept. [1847], 6 pp. : "Les eaux rendent si stupide"..., joli récit d'une histoire d'amour locale, annonce son départ pour Paris 80. l.a.s., St Gingolph, 24 septembre [1847], 4 pp. : "c'est vous que je vais regretter"..., envisage de passer l'hiver à Rome, la compare à sa mère et à Mme de Staël, à Mme de Varnhagen et de Vaudémont, aux femmes auxquelles il a été le plus attaché, mais "ma vie entière n'est que le combat d'un coeur qui veut un lien et d'une imagination qui n'en veut pas" 81. fragment autographe signé, [été 1847], 3 pp. : parle des chevaux achetés à Rome et de l'arrivée à Genève 81bis. l.a.s., Paris, 3 oct. 1847, 4 pp. : "Il y a deux arrivées, l'une à la maison, l'autre à la table"..., "je suis découragé de Romuald ; je ne lui vois plus de public. La marche des choses le vieillit d'un an en 24 heures (...) de tous les livres que j'ai fait, c'est le seul que j'aie beaucoup médité et travaillé"..., lit les Girondins qu'il n'aime pas 82. l.a.s., [Paris, 1847 ?], 2 p. 1/2 : "j'envoie savoir si vous n'êtes pas effrayée"..., longue invitation à l'opéra, à propos du chanteur Gilbert Duprez 83. l.a.s., Paris, samedi 9 [oct., 1847], 4 pp. : "Hé bien faisons un moulin de St Gratien à Paris ! (...) chaque homme a en soi un animal, le mien c'est l'oiseau de passage"..., Mme Récamier "y voit moins que jamais. La mort de M. Ballanche a neutralisé l'effet de son opération. Elle est triste et accablée. M. DE CHATEAUBRIAND S'AFFAIBLIT DE PLUS EN PLUS ; IL PLEURE À TOUT CE QU'ON LUI DIT. Ces ruines dans un salon font peine à voir (...) Je recule devant la publication de Romuald", revient des Italiens où il a entendu Jeanne-Anaïs Castellan dans Lucia di Lammermoor, "Paris est vide, mais j'en aime jusqu'aux rues, et on y parle ma langue... c'est assez pour moi" 84. l.a.s., [Paris], 22 oct. 1847, 4 pp. : "voilà donc votre moulin arrêté, faute d'eau"..., à propos de l'opéra, "j'ai fait hier un dîner de garçon fort amusant à Versailles" 85. l.a.s., 30 oct. 1847, 4 pp. : "où irons-nous, dites-vous ?", à propos de la mort ("qui peut savoir où [elle] souffle") et des corrections de Romuald 86. l.a.s., [Paris], s.d., 2 pp. : "Vous perdez les plus beaux jours de l'année ; des jours comme on en voit trois par printemps. Les étourneaux de Paris ne cessent plus de dire : aller à la campagne par le froid, par la pluie : quelle folie ! (...) Mon paradis de St-Gratien me fait peur, j'attends tous les matins qu'on vienne m'en chasser" 87. l.a.s., Paris, ce dimanche 7 nov. [1847], 4 pp. : "Selon mon habitude, je ne crains le danger que lorsqu'il est loin" : à propos de l'épidémie de choléra, de deux amis qui l'encouragent à Romuald, de Mlle Rachel qui "va jouer Cléopâtre" de Delphine de Girardin dont la première aura lieu le samedi 13 novembre 1847 88. l.a.s., Paris, lundi 8 nov. [1847], 4 pp. : "Vous niaise ! c'est impossible, dites naïve, ce mot répondra mieux à la tendresse de votre coeur, à la sincérité de vos sentiments", avec la copie par Sainte Barbe de l'importante lettre de Custine à Lamartine sur son Histoire des Girondins, 26 octobre 1847, 1p. 1/2 : "je n'ai fini les Girondins qu'il y a peu de jours (...) je vous admire comme un convoi de chemin de fer, en laissant passer, avec tout le respect qu'on doit à l'inévitable"..., opposition du martyr chrétien et des meurtres révolutionnaires, façon dont Lamartine traite le rôle de son grand-père, le général de Custine 89. l.a.s. [Paris], ce vendredi, dimanche [12 nov., et 14 nov. 1847], 6 pp. : "Depuis que je vois la manière dont vous interprétez mes paroles"..., première de Cléopâtre qui fait l'objet d'une longue description : "j'aime mieux Racine et ses fadaises" 90. l.a.s., [Paris], nov. 1847, 4 pp. : "C'est triste, inquiétant, menaçant", conseils financiers donnés à la comtesse Merlin sur la gestion de sa fortune à Cuba, évoque Mlle Bertin "qui revoyait avec moi Romuald ligne à ligne", "nous gelons sous un ciel de plomb (...) je me dis malheur à ceux qui arrivent à l'âge où l'on a pour consolation que la tendresse des frères" 91. l.a.s., Paris, ce 25 nov. [1847], 4 pp. : "quand je ne suis plus inquiet, je tombe dans la paresse (...) si quelqu'un est constant en affection, c'est moi ; ce que j'aime dans les autres, c'est un caractère différent du mien", à propos du succès de Cléopâtre, longue et belle anecdote sur Chateaubriand : "l'autre jour chez Mme Récamier, j'ai assisté à une petit scène amusante. Une Mme Didier, femme de l'auteur de Rome souterraine, et plus jacobine que lui, vantait les hommes de la terreur à la façon de Mr de Lamartine : le duc de Noailles, Mr [Charles] Briffaut et moi, nous défendions la vérité de notre mieux. Mais voilà que tout d'un coup MR DE CHATEAUBRIAND QUI N'A PAS PARLÉ DEPUIS TROIS MOIS, SE LÈVE SUR SES MAINS, CAR LES JAMBES LUI MANQUENT, ET RETOMBANT DANS SON FAUTEUIL, IL S'ÉCRIE D'UNE VOIX QU'ON NE LUI CONNAISSAIT PLUS : "ON S'AMUSE AUJOURD'HUI À GRANDIR LES HOMMES DE LA MONTAGNE, MAIS IL FAUT POUR LES JUGER LES AVOIR VUS DE PRÈS COMME JE LES AI VUS, il faut savoir qu'elles étaient leurs turpitudes, leurs infâmies et leurs burlesques paroles : enfin ces héros d'aujourd'hui étaient de la canaille ; rien de plus !" Silence profond. La jacobine s'est levée et nous avons ri de bon coeur." 92. l.a.s., Paris, dimanche 5 déc. [1847], 4 pp. : "Les nouvelles musicales ne nous manquent pas (...) L'OPÉRA DE VERDI : Les Lombards arrangé pour notre scène, augmenté d'un acte entier destiné à Duprez a eu le plus grand succès et le méritait. C'est large, c'est d'un beau et grand style et il faut une rare intelligence pour avoir su employer un talent comme celui de Duprez (...) Verdi y a réussi, ce qui lui fait le plus grand honneur. Je n'ai pas remarqué une faute de prosodie ni dans le récitatif ni dans le chant"...., À PROPOS DE ROSSINI et de la cantatrice Marietta Alboni au théâtre Ventadour. "On fait succès de Cléopâtre. Il paraît que Mme Rachel attire beaucoup de monde et que les sens soutiennent la pièce malgré l'absurdité de la conception et le vide de l'action (…) Quel caractère bizarre ce Verdi, je n'ai pas encore parvenu à le voir quoique j'ai fait connaissance avec lui en Italie", Custine l'invite à entendre Marietta Alboni mais il refuse ne voulant assister qu'à ses propres opéras. Les Lombards furent joués à Paris le 26 novembre 1847 dans leur adaptation française ; Cléopâtre est une pièce de Mme de Girardin donnée en octobre 93. l.a.s., [Paris], 17 déc. [1847], 3 pp. : "Est-il vrai comme on le dit ici (...) Romuald s'imprime à mon grand effroi : on ne traite pas à ce point les idées du jour" , la lettre évoque Cléopâtre, "Mlle Rachel a fait interrompre ce succès 94. l.a.s., Paris, 19 déc. [1847], 4 pp. : "votre lettre du 16 m'arrive aujourd'hui"..., Amyot imprime Romuald, représentation de la Cerenentola, "le secret que demande Amyot vient de la peur des contrefaçons : la presse de Bruxelles a des émissaires dans toutes les impressions de Paris" 95. l.a.s., Paris, 27 déc. au soir [1847], 4 pp. : "une pensée m'est venue (...) rien n'est si ôdieux que les amis exigeants et grognons (...) nous avons passé la soirée en feuilletant des lettres du Ch. de Boufflers, de ma grand mère, de ma mere, du roi de Prusse, du Prince Henry, de Mme de Staël, ces trésors m'ont été renvoyés de chez mon oncle par Augustine, avec un superbe portrait de moi par ma mère, c'est le meilleur que j'aie"..., reprise de Cenerentola aux Italiens avec Mlle Alboni 96. l.a.s., Paris, 29 déc. [1847], 3 pp. : "encore moi, mais cette fois j'écris au nom d'un autre"..., BELLE LETTRE SUR MME RÉCAMIER, "elle me paraît admirablement résignée à la perte de ses yeux ; elle ne l'est pas du tout à celle de ses amis"..., "on dit que M. de Lamartine va jeter feu et flammes pour renverser M. Guizot (...) Romuald n'avance pas beaucoup" 97. l.a.s., [Paris, 1847 ?], 3 pp. : "nous vous envoyons une lettre"..., "Romuald me force la main. Je ne puis m'en tirer, c'est un ensorcellement. Je n'ai été occupé hier que de la suite"... 1848 98. l.a.s., [Paris, janv. 1848], 1 p. : "en revenant, je retrouve un tas d'épreuves qui m'empêcheront d'aller vous voir" 99. l.a.s., 7 janv. [1848], 3 pp. : "M. de Maussion [son beau-frère] est mort (…) quelle profonde sécheresse de coeur"...,"l'hiver passe et la vie aussi (...) le temps seul est inflexible"... 100. l.a.s., Paris, 11 janv. [1848], 3 p. 1/2 : "vous nous auriez rendu plus de justice"..., propos d'argent, "Romuald s'imprime" 101. l.a.s., Paris, 20 janv. [1848], 4 pp. : "après l'affligeante nouvelle que vous m'avez donnée"..., lecture de Montalembert, rencontre avec Lamartine dans un salon, discussion sur ses Girondins et sur Chateaubriand, sur le "mystère de ses prodigalités invisibles", Lamartine lui demande "les bonnes feuilles de Romuald" 102. l.a.s., Paris, [début 1848], 2 p. 1/2 : "la mort me poursuit (...) j'ai le coeur serré de la mort de mon plus ancien ami. Il avait vu ma mère petite fille", à propos de la sortie de Romuald et de la presse 103. l.a.s., s.l. [juin 1848], 1 p. : RÉVOLUTION DE 1848 : "vous voyez qu'on peut être inquiet pour ceux qu'on aime ; je suis rentré sans accident (...) on a sonné le tocsin toute la nuit, on entend ce matin des fusillades (...) je crois que la journée sera rude" 104. l.a.s., s.l.n.d [juin 1848 ?], 1 p. : "en réfléchissant au travail de la même Presse, entre nous j'ai peur (...) la Presse est ce matin héroïquement hargneuse, mais le pays, le pays où va-t-il ?" 105. l.a.s., Valence, mercredi 19 [juil. 1848], 8 pp. : "Ce n'est que demain soir que nous arriverons à Marseille"..., très longue lettre sur les soins homéopathiques reçus par Custine à Châlons 106. l.a.s., [Paris, début sept. 1848], 2 p. 1/2 : "il est difficile de partir quand on vous quitte (...) quand on a passé ensemble le mémorable été de 1848, on est liés à la vie et à la mort (...) je refais le chapitre de la magie dans Romuald (...) [qui] paraîtra dans trois jours, avec ou sans Bertin [le Journal des Débats] 107. l.a.s., Paris, [7 sept. 1848], 2 p., suscription et cachet : "une affaire d'argent dont l'issue peut être des plus avantageuses pour moi m'oblige à courir à Brézé (...) les romans attirent les romans. Il s'agit d'un héritage soustrait à une famille il y a cent ans" 108. l.a.s. Paris, 10 sept. 1848, 3 pp., apostille de Sainte-Barbe : "me voici de retour depuis hier (...) l'héritage est à vau l'eau (...) je vous porterai un exemplaire de Romuald (...) et un pour mon ami Chasles" 109. l.a.s., [Paris, avant le 14 sept. 1848], 3 pp. : "M. l'abbé de Noirlieu"..., diverses nouvelles d'amis, "Vous avez vu comme le Journal des Débats a été gracieux pour Romuald [allusion à l'art. de Jules Janin] le feuilleton de Janin sert de préambule à un extrait de moi (...) Gardez-moi la revue du 1er septembre, il ya une PAGE CITÉE DES MÉMOIRES DE CHATEAUBRIAND SUR LA MORT DE MA MÈRE ; elle m'a été droit au coeur" 110. [auteur inconnu] l.a.s., 21 sept. 1848, 4 pp. : lettre d'une femme, également proche de Custine, sur un papier monogrammé "CW" adressé à la comtesse Merlin 111. l.a.s., Montluçon, 22 sept. [1848], 4 pp. : "Les voilà donc enfin ces beaux jours d'automne"..., "les jours raccourcissent à faire pleurer, c'est la belle saison des mauvais climats"..., "je continue de lire Ballanche par M. Ampère" (long développement) 112. l.a.s., Brioude, 27 sept. [1848], 6 pp. : "nous voyageons comme des tortues"..., propos sur la IIe République, "Issoire est une ville gaie", rencontre d'une troupe de comédiens des Variétés, jolie anecdote sur une "déeesse d'Issoire" objet de tendres attentions lors d'une représentation théâtrale à laquelle Custine assiste 113. l.a.s. (deux fois), St Canat près Aix, 4 oct. ; Marseille, 6 oct. [1848], 4 pp. : "Ce matin dans ma lettre d'Orgon"..., anecdote sur Napoléon déguisé traversant Orgon en 1814 ; "jamais plainte"..., "cet air d'Haendel acrroît mes regrets" 114. l.a.s., Orgon, 4 oct. [1848], 4 pp. : "les tortues arrivent"..., à propos de Thiers et de ses déclarations depuis février "qui m'ont tellemement rapproché de lui (...) mes livres sont les gouffres où s'enterrent mes idées", belle discussion avec un ouvrier, "cette scène m'a fait faire des réflexions sur l'emploi que nous faisons de la richesse", parle des "communistes et des socialistes" qualifiés de "sectaires par M. Thiers" 115. l.a.s., [Rome], 11 oct. [1848], 4 pp. : "votre lettre écrite la nuit du départ"..., à propos du projet de voyage à Cuba, "la patrie est où l'on a vécu", petites méchancetés sur Mme Gay : "elle méritait d'être bonne : elle est si amusante. Même, elle est bonne entre deux accès de rage de vanité" 116. l.a.s., Civita Vecchia, 12-13-14 oct. [1848], 10 pp. : "en posant le pied à terre"..., récit de la mauvaise traversée, "tout le monde était malade", "depuis que je n'écris plus de livre, je me sens en vacances comme un écolier"..., description nocturne : "j'entends rugir sous mes fenêtres la mer virgilienne (...) Ah ! si j'avais quatre-vingts ans disait le centenaire Fontenelle, en admirant les charmes d'une jeune et ravissante personne (...) je n'étais bon qu'à voyager c'est-à-dire à quitter tout ce que j'aime pour ce que je ne connais pas" 117. l.a.s., Rome, 28 oct. 1848, 4 pp. : "les journaux sont si habiles coloristes"..., attaque du ghetto par des chrétiens, "vieilles rancunes commerciales", déploiement des forces de l'ordre, projet du voyage de Sorrente, protection pour un journal romain demandée à Bertin 118. l.a.s., Rome, 23 oct. [1848], 12 pp. : "jamais Rome ne m'a paru si beau"..., offre un exemplaire de Romuald en présent au Pape, recherche des manuscrits des Borgia, mention dans la presse du présent de Romuald 119. l.a.s., [Rome], 29 oct. 1848, 4 pp. [fragment ?] : "M. Martinez n'était pas à dîner hier chez l'ambassadeur de France [Harcourt]"..., on parle de "la théologie des deux premiers volumes de Romuald (...) le Pape continue de lire le livre (...) vous jugez que je frémis (...) il va me condamner"..., au sujet du Journal des Débats et de Romuald 120. l.a.s., [Rome], 15 nov. [1848], 4 pp. : "l'affreuse mort de M. de Rossi (...) frappé d'un coup de stilet dans la gorge" 121. l.a.s. (deux fois), Rome, 19-20-21 nov. 1848, 22 pp. (petite déchirure sans manque) : "le retour de vos douleurs tient sans doute à la saison"..., LA PLUS LONGUE LETTRE DE CUSTINE de cette correspondance, "vous êtes à La Havane"..., "défiez-vous des banquiers, excepté de Rothschild"..., long développement sur l'assassinat de Pellegrino Rossi [15 novembre 1848] et les affaires de Rome, "les idées morales des Italiens sont incompréhensibles (...) leurs sentiments (...) bien plus faciles à apprécier (...) au bout du compte les romains ne sont bons qu'à servir la messe", longues descriptions des scènes révolutionnaires romaines 122. l.a.s., Rome, 26 nov. 1848, 4 pp. : "avant hier dans la nuit ... ce 17 rien de nouveau"..., affaires romaines, "Rome est dans la stupeur, mais calme" 123. l.a.s., Rome, 29-30 nov. 1848, 8 pp. (petite déchirure sans manque) : "on a ici une vieille habitude de dissimulation"..., affaires de Rome, sociétés secrètes, opéra de Macbeth 124. l.a.s., Rome, 1er-7 déc. 1848, 8 pp. : "Les événements de ce temps-ci ont un caractère d'originalité brusque qui me paraît justifier Shakespeare comme peintre"..., son style et son rapport à l'histoire, affaires de Rome, le Pape et l'amiral Baudin, "le sort de Romuald me contriste (...) quand je pense que ce livre est le résultat des méditations de ma vie entière (...) et que je le vois tomber silencieusement comme une pierre au fond de l'eau", il se sent incapable d'écrire "une très belle oeuvre" 125. l.a.s., Rome, 4 déc. 1848, 4 pp. : "Votre lettre du 24 novembre m'arrive à l'instant (...) nous vivons ici sous une anarchie bénigne qui me paraît aujourd'hui l'état naturel des peuples" 126. l.a.s., Rome, 11-12-13 déc., [1848], 8 pp., manque la fin ("il est ...") : "Voici une lettre que j'ai voulu faire passer par vos mains en l'envoyant à M. Thiers"..., affaires de Rome, élection de Louis-Napoléon Bonaparte "fils de M. de Flahaut", de décembre 1848, "VOUS NE ME DITES RIEN DES MÉMOIRES DE M. DE CHATEAUBRIAND. J'ai l'idée que c'est vieilli d'avance". 127. l.a.s., Rome, 31 déc. 1848, 4 pp. : "Avant hier, Rome a entendu proclamer la Constituante à coups de canon"..., à propos de l'élection de Louis-Napoléon : "chaque nom porte avec lui sa fatalité. La fatalité du nom de Bonaparte, c'est la guerre (...) le peuple vient à peine de goûter du suffrage universel ; on ne lui ôtera pas ce gâteau aussi facilement qu'on le lui a offert" 128. 2 l.a.s., Paris, s.d., 1 p. : "j'espère que ce mot"... ; "je réponds pour le garçon meunier" 129. l.a.s., Paris, s.d., 1 p. 1/2 : "je n'ai point d'explication" 130. l.a.s., St Gratien [1848 ?], 6 pp. : "la mère Presse [Sophie Gay] est tombée ici à quatre heures"..., scène de jalousie d'amitié : "enfin est venu le grand sujet du jour : Mme Merlin (...) elle vit de rien (la mère Presse) et elle a mangé et bu comme deux grenadiers, et même bu jusqu'à de l'anisette de Hollande que j'avais oublié de vous offrir et qu'elle n'a pas oublié de me demander (...) l'envie est sa fontaine de jouvence (...) elle m'a parlé de mon livre [Romuald ?] attendu avec impatience" 1849 131. l.a.s., Rome, 8-12 janv. 1849, 6 pp. : "Ah ! Que vous avez raison de médire de l'absence"..., "Rome hésite depuis 1800 ans entre le paganisme et le christianisme" 132. l.a.s., Rome, 13 janv. 1849, 4 pp. : "Votre lettre du premier janvier"..., "Voilà donc M. de Lamartine qui vend son coeur", à propos d'un article sur Romuald, "je vieillis, mes cheveux blanchissent à vue d'oeil, comment l'amour-propre resterait-il debout au milieu des décombres. Il meurt le dernier, disait Mme de Staël, mais enfin il meurt", travaux à Saint Gratien, à propos du Macbeth de Verdi 133. l.a.s., Rome, 18-21-24 janv. 1849, 18 pp : "Lorsque vous appreniez l'italien"..., description de la chapelle des Torlonia,"la Rome païenne éternisait ses empereurs, la Rome chrétienne immortalise ses serviteurs", dîner chez les Princes Torlonia que Custine imagine morts dans leur chapelle, "voilà les journées romaines ! Je suis rentré chez moi à minuit, émerveillé et navré, de ce que j'avais pu voir, sentir et penser dans un jour", désordres miltaires et émotions populaires à Rome 134. l.a.s., [Rome], 30 janv. 1849, 2 pp. : "Permettez-moi de vous adresser M. [Léon] Gastinelle, jeune compositeur français (...) je vous écris ce matin pour Verdi qui désire vous être présenté" 135. l.a.s., Rome, 3 févr. 1849, 8 pp : "je préférerai l'été aux environs de Naples (...) moyen de recueillir ce qu'il me reste de force et de jeunesse afin d'écrire avant de mourir la fin de Romuald [pourtant paru en sept. 1848, sans doute en vue d'une seconde édition]..., situation de Rome : "jamais le monde ne m'a paru si malade ni les affaires religieuses si embrouillées"..., "Balzac me disait un jour : on n'est pas digne d'écrire quand on attend pour succès des articles de journaux" 136. l.a.s., Rome, 21 févr. 1849, 6 pp. : "Ne voulant pas m'en prendre à vous (…) pour vous une lettre est peu de chose, pour moi c'est plus que la parole (...) Je suis des régions du crépuscule, vous êtes fille du soleil (...) cela tue l'amitié qui vit de demies teintes tout autant que d'éclatants rayons"... longues considérations sur la nouvelle république romaine, "que devient Mme Récamier ?" 137. l. a. s., Rome, 16-21 mars 1849, 12 pp. : "Enfin je viens d'admirer (…) mon âme, encore enfant, vient d'être d'être bouleversée par une oeuvre oubliée depuis dix ans, de CE MAGICIEN DE BALZAC, cela s'appelle Béatrix"..., à propos des troubles politiques à Rome, de Mazzini, du duc d'Harcourt [ambassadeur à Rome nommé par Lamartine] et de Pellegrino Rossi 137. l.a.s., Rome, 9-13-14 mars [1849], 12 pages : "Enfin voici une lettre de vous". A propos de "Rome, privée du pape"…, de "Rome, toujours en proie aux républicains italiens"..., "Rome souffre et frémit" 138. l.a.s., Rome, ce 2 mars, [1849], 4 pp. : "quel chagrin d'être un mois sans lettres de vous" 139. l.a.s. (deux fois), 13 avr. 1849, 6 pp. in-8 : "une lettre de vous du 14 mars (...) Nous avons fui Rome pendant la Semaine sainte"..., expose son programme de voyage, "vous ne me dites pas ce que vous pensez de l'article de Janin sur Romuald (...) J'avais recommencé à travailler à Frascati dans les vents coulis de la lune de mars (...) tant qu'il faudra tirer [sur le peuple], soyons républicain ; j'aime la république comme la médecine : c'est le seul remède à notre mal" 140. l.a.s., [Rome], 14 avr., [1849], 2 pp. : "M. de Foudras m'écrit une lettre si remplie de vous (...) Nous sommes à l'unisson, lui et moi, sur tous les sujets importants (...) ses colères sont les miennes, ses craintes sur la faiblesse et la langueur universelles me frappent comme des éclairs dans mon coeur. Il ne me pardonne pas mon absence : n'en parlons plus, c'est ma destinée" 141. l. a. s., Rome, 24 avr. 1849, 8 pp. : "Le séjour de Rome me devient insupportable (...) Dans Rome, chaque nuit il se commet quelque monstruosité nouvelle", dont Custine fait le récit, "Au Jesu, j'ai vu de mes yeux des gardes civils mobiles jouer avec les livres de la bibliothèque, l'une des plus précieuses de l'Europe, les déchirer, les traîner dans la rue, les jeter pêle-mêle dans une charette (...) j'espère trouver aux environs de Naples le repos et l'oubli (...) le monstrueux Girardin à un genre de supériorité satanique (...) j'ai pu écrire deux chapitres de mon nouvel ouvrage 142. 2 fragments autographes, l'un signé, [Rome, 1849 ?], 4 pp., numérotés 4 et 5 : "vous pouvez être tranquille sur le sort de votre lettre (...) ce 22 mars"... et "L'article de Janin dans le Journal des Débats du 12 m'arrive à l'instant" 143. [Fragment, signé]. [Rome], printemps 1849, 2 pp. : "matin et soir. (...) nous comptons revenir en France à la fin du printemps (...) les merveilles du Pape continuent (...) on parle d'une révolution à Naples" 144. l.a., Albano, 8 mai [1849], 2 p. 1/2, avec suscription et cachet : "Nous avons quitté Rome à temps, d'abord pour Ciampion", domaine acquis par Custine près de Rome, vision romantique de l'histoire et plus particulièrement des batailles autour de Rome entre armées de la République romaine et les Français ou les Napolitains : "c'est du siège de Rome que datera l'histoire de la société moderne, Rome est sur un théâtre où tous les actes prennent des propostions gigantesques" 145. l.a.s., Albano, "Au quartier général du roi de Naples", 9 mai 1849, 12 pp. in-4 et in-8 : "Nous avons quitté Rome le 25 avril (...) pour fuir avec Mme de Menou et Mgr de Falloux (...) d'une des terrasses de la ville, nous avons vu attaquer Rome par les Français (...) les Français [d'Oudinot] exterminés, leurs canons pris (...) je ne me lasse pas de le répéter : Rome est un théâtre où les événements prennent des proportions gigantesques"..., longue description des combats, du roi de Naples et de son entourage, blâme de la conduite d'Oudinot 146. l.a.s., Naples, 23 mai 1849, 5 pp. in-4 : "c'est duperie de prendre plus d'intérêt aux affaires de ce monde"..., Garibaldi contre les Napolitains, combat de Garibaldi contre Colonna, lettre très romanesque sur la situation de Custine en Italie, "voilà quatre semaines que nous errons en habits de mendiants", rôle des Français de Rome : Mme de Menou, l'ambassadeur d'Harcourt, Falloux etc. "Nous voyageons dans notre petite voiture de St Gratien, et avec nos chevaux qui font merveille" 147. l.a.s., Naples, 25 mai 1849, 2 pp., avec suscription et cachet, quelques déchirures sans manque : "Quel regret : deux lettres de vous"..., propos politiques, sur le roi de Naples et l'Italie 148. l.a. [fragment], Naples, 30 mai [1849], 4 pp. : "Naples est si merveilleusement beau (...) vive les peuples esclaves comme disent les amis de l'humanité ?", description d'une fête, offensive de Garibaldi 149. l.a.s., Naples, 1er juin [1849], 3 pp., avec suscription et cachet : "Réparation d'honneur à vos Espagnols : ils sont arrivés à Gaète (...) depuis deux jours le ciel politique est au beau (...) Garibaldi a fui le royaume de Naples" 150. l.a.s., Naples, 11 juin [1849], 4 pp. : "Votre lettre du 31 mai".., à propos du récent deuil de la fille de la comtesse Merlin, lui loue Saint Gratien pour le reste de l'année, mort de Mme Récamier le 11 mai : "donnez-moi quelques détails de sa mort", "Naples est le seul lieu du monde où le mouvement ne suit que l'expression du bonheur de vivre. Il n'est le produit ni des affaires, ni du commerce, ni de la guerre, ni de l'industrie : c'est de la joie pure et de la gaieté folle : mais quel bruit ! On se repose de crier en chantant et de chanter en dansant" 151. l.a.s., Naples, 13 juillet 1849, 4 pp. : LECTURE PAR CUSTINE DES MÉMOIRES D'OUTRE-TOMBE : IL FAIT ICI RESSORTIR TOUT SON RETENTISSEMENT CONTRE CELUI QUI FIT SOUFFRIR DELPHINE : "votre lettre de St Gratien'..., "vingt troisième anniversaire de la mort de ma mère"..., évoque les fortes chaleurs de Naples : "c'est un paradis à la température de l'enfer (...) je demeure enfermé tout le jour, incapable d'autre chose que de lire, et je ne sors qu'à la nuit comme les chouettes : alors le ciel où se joue les rayons de la lune ensanglantés par la fumée du Vésuve me représentent des tableaux magiques des effets de mer qui raviraient des vivants"..., affaires italiennes..., "DANS NOS HEURES (...) CANICULAIRES, NOUS LISONS LES MÉMOIRES DE CHATEAUBRIAND. Je vous dirai une autre fois ce que j'en pense. La Presse les a tirés. Le besoin d'argent le poursuit dans la tombe et gâte son oeuvre de prédilection" 152. l.a.s., Naples, 18 juin 1849, 6 pp. : "votre lettre du 6 juin m'apporte la désolation (...) j'ai la malheureuse faculté d'aimer mes amis de loin autant que de près, et vous, vous n'étiez pas de mes amis, vous êtes mon amie"..., considérations sur la politique italienne, le Pape, Mazzini, sur Naples 153. l.a.s., Naples, 13 août [1849], 4 pp. : "Votre lettre du 26 juillet"..., évoque le voyage pour Cuba que la comtesse Merlin entreprendra à l'automne, "Ici moi je brûle, moi je fonds. Nous venons d'aller passer quelques jours à Sorrente (...) nous attendons la pluie (...) mais le ciel est d'airain" 154. l.a.s, Naples, 12 septembre 1849, 4 pp. : OPINION SUR LES MÉMOIRES D'OUTRE-TOMBE : "l'immensité est entre nous"..., "Les Mémoires de M. de Chateaubriand sont bien au-dessous de notre attente : il y a des traces de décrépitude comme dans la Vie de Rancé ; et une absence de coeur digne de l'Abbaye aux Bois. On voit le génie de l'homme confisqué au profit d'un bureau d'esprit. Il est ingrat pour ma mère, tout en la louant beaucoup sur toutes les choses dont elle ne se souciait guère. Il ne la met jamais en scène dans les moments graves de leur vie et la traite en simple connaissance, après avoir fait pour elle Velléda, et chez elle les premiers livres de ses Mémoires. Donnez donc vingt ans de votre vie pour avoir trente lignes dans un livre de douze volumes !"... 155. l.a.s., Naples, 29 sept. 1849, 4 pp. : "la fièvre jaune, le choléra, voilà ce qui occupe jour et nuit"..., évoque le voyage de La Havane, "la guerre des Américains contre La Havane", politique française, affaires de Rome 156. l.a.s., Naples, 24 août [1849], 6 pp. : "voici une lettre"..., SUR CHATEAUBRIAND ET MADAME RÉCAMIER qui "n'inspira que des mièvreries aux hommes les plus distingués dès qu'ils parlent d'elle. J'écrirai des Mémoires, ne fut-ce que pour refaire cette figure et rétablir l'opinion à son sujet (...) elle était profondément bourgeoise et sa coquetterie, sans contrepoids à cause de l'aridité de son coeur, l'a rendue nuisible, même aux amis auxquelles (sic) elle paraissait la plus dévouée. ELLE A CONFISQUÉ LA DERNIÈRE PARTIE DE LA VIE DE M. DE CHATEAUBRIAND au profit du plan de l'Abbaye [aux-Bois] et gâté les Mémoires. Je vous prie de garder ceci pour vous" 157. l.a.s., Naples, apr. 12 sept. [1849], 8 pp. : "plusieurs fois en lisant votre lettre du 17 juillet"..., "j'approuve ce voyage [à Cuba]"..., il envisage de l'accompagner "mais l'effet que je fais d'un climat heureux m'arrête (...) notre projet est de rester ici jusqu'à l'automne et de passer encore l'hiver à Rome"..., affaires de Rome, Harcourt démissionne de l'ambassade (sept. 1849), 158. l.a.s., Naples, 10 déc. 1849, Rome, 23 décembre 1849, 4 pp. in-4, avec une magnifique suscription Alla Condesa Merlin à la Habana et le cachet de cire armorié : TRÈS BELLE LETTRE : "Que nous sommes loin l'un de l'autre"..., "je me suis senti ressaisi par le démon du voyage. J'ai tout quitté, j'ai pris un cabriolet de chasse, un homme et un cheval et je suis parti pour la Pouille comme un écolier en vacances", son étrange appareil le fait arrêter par la police et transférer à Naples, il ne doit sa liberté qu'au roi et tombe malade ainsi que son cocher Benjamin, affaires de Rome, "VERDI VIENT DE DONNER ICI UN OPÉRA QUE JE REGARDE COMME SON CHEF-D'OEUVRE", il s'agit de Luisa Miller joué pour la première à Naples, au Théâtre San Carlo le 8 déc. 1849, beau et long développement sur Verdi et Schiller ; Rome ; "tout ici est triste et menaçant" 159. l.a.s., Rome, 14 déc. [1849], 6 pp. : "cette lettre vous arrivera aux approches du jour de l'an (...) on peut écrire d'une rue à l'autre, d'un pays : mais d'un monde à l'autre, de l'éternité au temps, que dire ?"..., crues du Tibre, à propos de Romuald et de Rome..., générosité aux victimes de l'inondation dues au Pape, aux princes Aldobrandini et Borghèse 160. l.a.s. (trois fois), Rome, 14-18-20 déc. [1849], 12 pp. : "À peine ma lettre est-elle partie que je voulais en écrire une autre"..., affaires de Rome "le Pape est parti, mais le soleil me reste, jamais il ne fut si brillant (...) Ici la chambre et le ministère ont essayé d'organiser une junte de trois personnes dont l'une est le Sénateur de Rome le vieux Prince Corsini qui avait 60 ans il y a 36 ans, et qui depuis 50 se peint un reste de visage en toutes sortes de couleurs. Voilà pourquoi sans doute on le prend pour une cocarde (...) On m'écrit aujourd'hui de Paris que Romuald s'est vendu extraordinairement bien" 161. l.a.s., Rome, 21-22 déc. [1849], 4 pp. : "nous avons assisté hier à un nouveau miracle de la peur"..., affaires de Rome "triste comme un hôpital" 162. l.a.s., Rome, fin déc. [1849], 6 pp. avec un post-scriptum de Sainte-Barbe : "enfin, je suis délivré d'un poids"..., à propos de Lucrèce Borgia, de sa correspondance avec Bembo, affaire de Rome, Mme de Menou, Mgr de Falloux, son frère ministre de Bonaparte 163. l.a.s., , ce vendredi", 1 p. : "si vous m'oubliez, tant pis pour vous" 164. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. 1/2 : "Oui, oui oui, sur tous les points sauf Alari (...) le présent perd toujours au souvenir du passé, excepté en fait d'amitié, car la dernière hérite de tous les autres" 165. l.a.s., s.l.n.d. 2 pp. : "hélas, celle d'avant hier était écrite dans ma force (...) il n'y a que la main d'une femme pour panser les plaies ; mais les femmes ordinaires ont bien autre chose à faire ; voilà pourquoi je bénis une femme supérieure et qui ne se croit pas au-dessus du bien qu'elle peut me faire" 1850 166. l.a.s., Rome, 2 janv. 1850, 4 pp. : "enfin il m'est arrivé une lettre de vous"..., conseils de gestion à la comtesse Merlin qui se trouve alors à La Havane, complexité des affaires de Rome "devenue un lieu de ténèbres", évoque l'idée d'attendre la comtesse à Southampton, "mes ouvrages sont lus attentivement à La Havane ! (...) Les meilleurs amis, quand on écrit, ne sont pas toujours ceux qu'on connaît. J'ai voulu faire du bien, et jamais je n'ai dévié de la ligne qui m'était tracée par une puissance intérieure plus forte que moi. Depuis le peu d'effet qu'a produit Romuald, je ne sens plus cette voix qui me poussait en avant. Voilà pourquoi j'ai cessé d'écrire. J'apprends à lire... puis-je apprendre à vieillir et à mourir" 167. l.a.s., Rome, 18 janv. 1850, 6 pp. : "Votre lettre datée du 26 novembre 1849"..., Custine lui donne des conseils pour ses affaires à Cuba : "les colonies ne sont plus à la mode, c'est trop vieux pour notre siècle"..., "J'assiste à la décomposition de la Vieille Europe, et ce spectacle me rend muet : tant que je ne comprendrai pas la recomposition, si elle arrive, je demeurerai spectateur"..., parle des affaires romaines, puis revient sur la France : "l'Assemblée s'est déchirée sur la question des maîtres d'école, tellement urgente", critique le "Président Bonaparte", etc. 168. l.a.s., Rome, 29 mars 1850, 4 pp. : "une lettre de La Havanne !"..., lutte contre le chemin de fer à Ciampino, annonce son retour à Paris pour la mi-mai, "les élections de Paris remettent tout en question (...) l'avenir me paraît affreux (...) si les rouges l'emportent à Paris" 169. l.a.s., Rome, 30 avr. 1850, 2 pp., papier bleu : "si vous êtes à Paris"..., chemin de fer de Ciampino, cheval malade, fièvre tierce d'un homme "qu'il serait inhumain d'abandonner" 170. l.a.s., Rome, 15 mai [1850], 4 pp. : "Voici une date qui vous étonnera"..., voyage de retour interrompu par la fièvre 171. l.a.s., Chambéry, 15 juin [1850], 4 pp. : "En retrouvant votre écriture" après son retour de La Havane, "Avez-vous fait une bonne traversée ?", politique française, "depuis que je suis en Piémont, pays révolutionnaire par excellence, tout me blesse et m'irrite"..., "Vous ne me parlez pas de la Gay. Voilà des mois que j'ai cessé de lui écrire : c'est la première fois depuis trente ans ; mais je n'aurais pu me taire sur son gendre [Girardin]. Je ne sais s'il perd des abonnés à Paris, mais je sais que son journal empoisonne l'Italie et la Savoie (...) je n'écris plus ni ne veux plus écrire ; j'ai découvert que c'est ce qui vieillit le plus l'esprit : j'apprends à lire pour me rajeunir, et j'aime à ne rien faire, c'est nouveau et fort amusant (...) IL FAUT VIVRE À PARIS ET MOURIR À ROME" 172. l.a.s. (deux fois), Châlons-sur-Saône, [1850], 4 pp., papier bleu : "Enfin nous approchons et si comme je l'espère le chemin de fer de Tonnerre est organisé"..., il évoque les fièvres dont il a souffert dans les Pouilles, la situation politique de la France et cette République qui a "déjà deux ans et demi", il l'attend à Saint Gratien où la comtesse Merlin passera une partie de l'été : "le Moulin est à vous" 173. l.a.s., [Pouilly-en-Montagne, 28 juin 1850], 3 pp. suscription et cachet : "l'impatience me gagne"..., celle d'arriver à Paris 174. l.a.s. de la comtesse Merlin, [Dissay], 2 juillet 1850, 4 pp. : "je vous reconnais bien là" 174bis. l.a.s. d'Édouard Sainte Barbe, Paris, 7 juil. 1850, 2 p. 1/2 175. l.a.s., Paris, 12 juil. 1850, 3 pp., papier bleu : "bien m'en a pris d'être ici le 11"..., allusion à l'anniversaire de la mort de sa mère : "depuis 24 ans n'ayant jamais manqué cet anniversaire [13 juillet]" 176. l.a.s., Paris, 16 juil. 1850, 3 pp. : "tout sera prêt à St Gratien pour le 23 (...) vous avez vu les mésaventures du Girondin à la tribune" 177. l.a.s., Paris, 18 juil. [1850], 1 p. 1/2 : "encore un petit accroc"... 178. l.a.s., [Paris], 25 juil. [1850], 3 pp. : "Est-il vrai que vous soyez restée à Dissay (...) je suis vivement intéressé du mouvement d'esprit de Paris"..., parle alors de "l'article de M. de Broglie dans la Revue des Deux Mondes du 1er juillet sur les Mémoires d'outre-tombe. Il y a là une conviction pleine de jeunesse et une lucidité soutenue pleine de maturité"etc. 179. l.a.s. de la comtesse Merlin, Dissay, 27 juil. 1850, 4 pp. : "allez vous établir à la campagne" 180. l.a.s., Paris, 29 juil. 1850, 4 pp. : "avec toute autre que vous"..., reproche d'amitiés sur la trop courte présence de Custine à Paris et son retour à Rome pour l'automne, "résumé de ma conduite" 181. l.a.s., Paris, [11 sept. 1850], 4 pp. : "nous voici encore une fois séparés (...) j'ai été entendre l'Alboni à l'opéra dans La Favorite [Donizetti], c'est une sirène" 182. l.a.s., Paris, lundi 14 oct. [1850] : "Votre lettre d'hier m'arrive ce matin (...) le Président [Louis-Napoléon] a fait ses affaires au moins aussi mal que la légitimité" 183. l.a.s., Paris, [27 nov. 1850], 2 p. : "puisque vous êtes bien où vous êtes"..., développement sur l'Appeal to the English People du cardinal Wiseman de novembre 1850 184. l.a.s., [après 1850], 1 p. 1/2 : "vous étiez si entourée que je n'ai pu vous parler de St Gratien (....) les Dosne et Thiers cherchent une maison de campagne à portée de Paris. Vous seriez bien aimable de lui parler de la mienne" 1851 185. l.a.s., Châlons, vendredi 14 févr. 1851, 4 pp. : BELLE LETTRE DE VOYAGE : "plus on voyage en chemin de fer"..., parcours en train de Paris à Tonnerre, de là à Dijon : "quelle différence (...) On recule de cent ans (...) après demain nous serons à Marseille", propos politiques 186. l.a.s., Marseille, 25 février [1851], 4 pp. : "nous avons pensé"..., "des hommes qui gagnaient cent francs par moi demandent du travail pour quarante et n'en trouvent [pas] mais ils s'en vont par les rues en criant : "vive la république" 187. l.a.s., Civitta Vecchia, 5 mars 1851, 4 pp. : "enfin nous voici à la porte de Rome"..., beau propos sur la traversée : "les pays du Midi valent seuls la peine qu'on ouvre les yeux : au moins on y voit clair"..., opposition de l'Angleterre mécanique à la poésie de l'Italie, "Édouard est plus angélique que jamais, il me fait honte" 188. l.a.s., Rome, 13 mars 1851, 3 p., suscription et cachet : "on m'accable de documents, de livres (...) j'en sais plus qu'il n'en faut pour écrire 10 volumes (...) Rome est une vieille décrépite qu'il ne faut pas quitter, sous peine de déceptions infinies et de surprises désagréables. La campagne est toujours sublime. C'est le jardin du genre humain, arrangé par la mort. Mais la ville est plus vide, plus sale, plus nécessiteuse que jamais" 189. l.a.s., Rome, 19 mars 1851, 5 pp. : "quelle peinture vous me faites"..., dialogue avec le Prince Rospigliosi, affaires romaines 190. l.a.s., Rome, 29 mars 1851, 4 pp. suscription et cachet : "quel silence !"..., divers propos d'amitiés et sur l'Italie 191. l.a.s. (deux fois), Ciampino, 3 avril [1851], ; Rome, 6 avril, 4 pp. : "comment vous écrire"..., "j'ai vu le Pape qui m'a reçu avec une bonté infinie"... ; "enfin j'ai une lettre de vous"... 192. l.a.s., Marseille, 24 avr. [1851], suscription et cachet, 2 pp. 1/2 : "Enfin, enfin, nous voici"..., location de St Gratien, finances, annonce son retour à Paris 193. l.a.s., Lyon, mercredi 1er mai 1851, 2 pp., suscription et cachet : "Peut-être cette lettre n'arrivera-t-elle pas avant nous (...) nous nous sommes arrêtés le long du Rhône afin de faire une provision de vin de l'Hermitage à vous offrir à nos mardis quand mes vieux vins seront épuisés. Vous voyez que je crois à l'avenir ; c'est un peu jeune" 194. l.a.s., Châlons, 2 mai [1851], suscription et cachet, 2 pp. 1/2 : "quand on a dix pas à faire, comme disent les chinois, les neuf premiers ne comptent que pour un"..., difficultés du voyage, arrivée imminente à Paris 195. l.a.s., Paris, 6 mai 1851, 1 p. 1/2 : "le Retour. Le Sage nous l'a dit : "lorsqu'il retourne au gite"..., jolie lettre sous forme de fable 196. l.a.s., St Gratien, lundi 12 mai [1851], 3 pp. suscription et adresse : JE NE SUIS MOI TOUT À FAIT QU'EN ÉCRIVANT : "vous n'avez pu prendre au sérieux"..., "Dieu ne tente pas ses créateurs au-delà de leur force, j'ai donc la confiance qu'il m'épargnera les seules douleurs qui me seraient insupportables (...) j'aime le printemps comme un ami : avec ses inconvénients. Tout m'est bon au mois de mai pourvu que j'en jouisse (...) Edmond me dit que je suis un vieil enfant ; je lui réponds que je suis un jeune coeur. C'est de famille : nous ne vieillissons que de visage (...) j'avais besoin de vous parler à coeur ouvert et mon coeur ne s'ouvre qu'avec la plume. Je ne suis moi tout à fait qu'en écrivant. Tel qu'il est ce coeur est plus près de vous que de personne ; à toute autre, je cacherais ce griffonnage" 197. l.a.s., [St Gratien, 17 mai 1851], 2 pp. : "je comptais hier soir sur Edmond"..., "je suis bien affligé de la mort de Koreff (...) me suis un peu distrait ce matin en écrivant un portrait de Mazzini" 198. l.a.s., St Gratien, lundi 2 juin 1851, 2 pp. 1/2 : "il m'est revenu aujourd'hui"..., visite de la Princesse Mathilde à St Gratien, qu'elle loue 199. l.a.s., [St Gratien, 4 juin 1851], 1 p. : "St Gratien est loué" 200. l.a.s., Londres, 25 août [1851], suscription et cachet, 2 pp. 1/2 : "Édouard m'a écrit pour me donner de vos nouvelles", parle de la "richesse [de l'Angleterre], quel ordre, quelle solidité", opinion sur ses arts, "les anglais seuls comprennent la discipline, la hiérarchie et l'obéissance, chez eux, l'hérésie est le crime des princes et de prêtres" 201. l.a.s., Marseille, 16 oct. 1851, suscription et cachet, 3 pp. : "S'il plaît à Dieu, nous serons à Rome dans trois jours"..., propos sur la politique française, les bonapartistes et les royalistes, "le moment de la royauté n'est pas venu, grâce aux Orléans, qui après avoir tué le roi, tuent la royauté... quelle fatale famille. Reste donc M. Proudhon ou Louis-Napoléon, quant à moi mon choix est fait, dès longtemps", beau passage sur l'activité du port de Marseille qu'il découvre de sa fenêtre 202. l.a.s., Rome, 14 nov. 1851, 3 pp. : "Vous avez dû recevoir une lettre de moi", elle est en mauvaise santé, "nous sommes occupés de vous, de loin comme de près (...) Rien à vous dire de Rome, le nouveau est ce qu'il y a de plus rare ici", visite de Rachel, "Rome est triste, endormie d'un sommeil sinistre et troublée par des rêves absurdes" 1852 203. l.a.s., Rome, 6 janvier 1852, 4 pp. : "Vous me connaissez trop bien"..., convalescence de la comtesse Merlin, long propos sur le Coup d'État du 2 décembre 1851 30 mars 1852 : mort de la comtesse Merlin 1854 204. l.a.s., Paris, 18 juillet 1854, 2 pp., à un destinataire inconnu sans doute le comte Francisco Dieudonné Merlin (1814-1900), fils de la comtesse Merlin, réclamant une protection 205. l.a.s., Saint Gratien, 10 juillet 1854, 2 pp., idem, "vous m'avez donné d'autant plus de respect, mon cher comte [Merlin]" 206. l.a.s., Saint Gratien, 27 mai [1854], 2 pp. : "il est bien rare, mon cher comte", invitation 207. l.a.s., Saint Gratien, 6 mai [1854], 2 pp. : "c'est moi, Monsieur, qui demande à Sainte-Barbe la permission de répondre à votre lettre"..., à propos des "objets qui me sont destinés" après la mort de la comtesse Merlin Non classé 208. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "votre connaissance est faite auprès de Chaix d'Est-Ange (...) il vous dira son avis pour la vente de vos manuscrits" 209. l.a.s., [Paris], s.d., 1 p. avec suscription et cachet : "En quittant Paris, je veux, Madame vous offrir ces derniers volumes, et je les charge de vous empêcher de m'oublier (...) mille hommage en attendant Vichy" 210. l.a.s., [Paris], s.d., 1 p. : "vous étiez tellement entourée hier, Madame, qu'il ne m'a pas été possible de vous dire que Victor Hugo vient dîner chez moi vendredi prochain"..., Custine invite la comtesse Merlin à dîner avec Hugo 211. l.a.s., [Paris], s.d. [vers 1855], 1 p. : "Pas plus tard que ce soir. J'ai été contrarié toute la semaine. Mme Thiers a été voir St Gratien, et n'en a pas voulu, parce que la maison n'avait pas été remise en ordre... Elle est aussi tendre en dégoût que Tartuffe l'est à la tentation"... 212. l.a.s., s.l.n.d. : "voici ce malencontreux article"..., à propos de d'un journaliste nommé Walsh 213. l.a.s., s.l.n.d. : "les dernières représentations des Italiens sont recherchées"..., il offre sa loge à la comtesse Merlin : "faites-moidire oui ou non, mais rappelez-vous que les noms portent malheur" 214. l.a.s., s.l.n.d. : "un ami malade prend tout mon temps et tout mon courage. Il est vieux et n'a que moi pour le soigner"... 215. 2 fragments autographes, l'un signé, non datés, numérotés 2 et 3, 4 pp. : "procession ce beau pays"... ; "c'est là qu'est l'ennemi du monde"... 216. l.a.s., Paris, ce lundi, s.d., cachet de cire rouge, 1 p. : "Il ne fauy pas trop analyser : nous finirions par ne plus nous entendre nous-mêmes (...) nous nous sommes querellés pour des riens"... 217. l.a.s., [Paris], s.d., 1 p. : "Mr Gurowski m'assure qu'il a applani toutes les dificultés [pour] voir Mlle Mars dans la loge qu'elle a fait garder pour vous" 218. l.a.s., Paris, ce mercredi, 1 p. : "Nous sommes revenus si tard de Versailles, M. Gurowski et moi" 219, 220, 221 : 2 b.a.s., s.l.n.d., 3 pp. : "votre gracieux souvenir"; "je me suis trompé" ; "vous ne m'avez rien dit"... invitations à l'opéra ou à dîner, musique, parle d'une maladie de Koreff et de Mme de Menou 222. b.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "voici des violettes que je rapporte de St Gratien" 223. b.a.s., Paris, 4 janvier, 1 p. : "me voilà encore"... 224. b.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "jusqu'à onze heures hier"... 225. l.a., Sart, près Vernon, 22 juillet [?], 4 pp. : scripteur inconnu 226. l.a.s., [St Gratien], s.d., 2 pp. : "M. de Foudras m'apprend que vos projets sont encore changés"... 227. l.a.s., 8 mai [?], 3 pp. : "hier soir, au moment de retourner chez vous"..., choix d'une maison qui appartint à Custine 228. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "les couche bonne heure"... 229. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "Edmond va mettre tout en oeuvre"..., affaire d'argent 230. b.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "voici le billet que vous m'avez demandé (...) jamais je ne vous ai vu si belle (...) j'ai du travail par dessus la tête"... 231. b.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "le garçon meunier viendra"... 232. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "vous me faites du bien"... 233. l.a.s., lundi, s.l.n.d., 1 p. 1/2 : "voici des noms en quantité"... 234. l.a.s., [Paris], s.d. : "vous ne sauriez croire le plaisir que me fait votre billet (...) Paris, que je quitte pour mon printemps de Suisse, j'ai besoin d'air et de travail"... 235. b.a.s., s.l.n.d., 1 p. 1/2 : "vous ne m'avez pas envoyé la note (...) vous aviez l'autre jour chez vous un anglais bien méchant (...) qu'on ne conduit que par la peur" 236. b.a.s., s.l.n.d., 1/2 p., suscription : "attendez-nous à Paris"... 237. l.a.s., [Paris] n.d., 2 pp. 1/2 : "en réfléchissant au parti"..., différend d'amitié avec un tiers 238. l.a.s., [Paris] n.d., 2 pp. 1/2 : "les extraordinaires ne me réussissent pas si je suis dans mon lit avec un rhume"... 239. l.a.s., [Paris] n.d., 2 pp. 1/2 : "jugez de mon désapointement"... 240. l.a.s., [Paris] n.d., 1 p. : "la mère et la fille"... 241. l.a.s., [Paris] n.d., 1 p., suscription et cachet de cire noire : "comme je vais passer une quinzaine de jour à la campagne"... 242. l.a.s., St Gratien, s.d. [1848 ?], 1 p. 1/2 : "voilà deux épingles qui n'étaient pas oubliées"..., 243. l.a.s., St Gratien, 19 juin [1848 ?], 2 pp. : "rien de nouveau" 244. l.a.s., Paris, 27 juin [1850 ?], 2 pp. : "vous êtiez si soufrrante"..., Custine part avec la comtesse Merlin aux eaux d'Aix-la-Chapelle 245. l.a.s., St Gratien, s.d., 2 pp. : "vous emportez la meilleure partie" 246. l.a.s., s.l.n.d., 1 pp., déchirure sans manque : INVITATION AVEC VICTOR HUGO : "voulez-vous commencer le temps de pénitence en venant dîner chez moi jeudi prochain ? Vous y trouverez Victor Hugo" 247. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "nous viendrons dîner"... 248. b.a.s., s.l.n.d., 1 p., minuscule suscription au verso : "Mme Récamier est malade" 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257, 258, 259, 269, 261. différents l. et b.a.s., s.l.n.d., l'un d'eux non signés : (8) 262. l.a.s., s.l.n.d., 1 p. : "on me dit que vous avez passé une mauvaise nuit" 12 l.a.s. au comte François Merlin, souvent écrites de Saint Gratien ce 3 août, 8 août, 3 octobre 1854, 13 octobre 1854, 26 juin 1854, 6 juin 1855, 7 juillet 1855 les lettres parlent de la comtesse Merlin d'amitiés et de rencontres familiales, principalement 1854-1855, l'une d'elle, antérieure et signée, écrite au crayon Astolphe de Custine (1790-1857), fils et petit-fils d'officiers généraux girondins décapités à quelques jours d'écart lors de la Terreur, appartenait à une grande famille de l'Ancien Régime. Sa mère, la belle Delphine de Sabran, fut l'une des égéries de Chateaubriand. Sa grand-mère Sabran fut la maîtresse passionnée du sympathique chevalier de Boufflers. Astolphe de Custine, au-delà de la béance révolutionaire, appartient donc de plain-pied à un monde où la littérature et le grand esprit de la conversation française se nourrissent l'une l'autre. Ces lettres en témoignent constamment. La révélation de son homosexualité lors de la dramatique affaire de Saint-Denis (1824) l'écarte du bien pensant Faubourg Saint-Germain. Elle lui ferme les portes de la pairie mais lui ouvre celles de la bohème. Possédant une fortune considérable, celui qui sentit toute sa vie "l'amertume du réprouvé" (Luppé, p. 208) se consacrera désormais aux arts, aux voyages et à ses amis, et au premier d'entre eux, Édouard Sainte-Barbe, affectueusement surnommé le "meunier" ou le "sauvage" dans bon nombre de ces lettres. Dans ce cercle restreint qui entoure Custine, la comtesse Merlin occupe une place de choix. Antoine-Alphonse Merlin (1771-1839), brillant général d'Empire, avait épousé, en 1811 en Espagne, María de las Mercedes Santa Cruz y Cárdenas de Juraco (1788-mars 1852) dont la famille possédait de grands biens à Cuba. La comtesse Merlin tint l'un des salons les plus fréquentés de Paris, notamment par La Fayette, Chateaubriand, George Sand, Mérimée, Balzac, Musset, Rossini, Aguado. Auteur de quelques livres, elle était surtout passionnée de musique recevant Chopin, Verdi, Donizetti, les chanteurs Duprez ou Mlle Rachel. Ces lettres offrent ainsi un vaste panorama de l'horizon musical des années 1840. Custine est un merveilleux épistolier. Si les lettres écrites de Paris ou de Saint Gratien offrent de nombreux tableaux littéraires, celles de Rome ou de Naples présentent une Italie meveilleuse, peinte par l'une des meilleures plumes du romantisme français. Car si, pour Custine, Paris est bien l'une des villes où il faut vivre, Rome est surtout celle où il faut mourir (15 juin 1850). Custine datait très peu souvent ses lettres. Les biographies de J.-F. Tarn (1985) ou d'Anka Muhlstein (1996) n'offrent aucune chronologie précise. Il faut remonter aux remarquables travaux du marquis de Luppé pour retrouver le fil quotidien de la vie de Custine (Astolphe de Custine, Monaco, 1957).

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