Diplômé en 1960 de la faculté d’architecture de la ville de Belgrade où il voit le jour 25 ans plus tôt, Vladimir Veličković passe deux ans dans l’atelier du peintre et enlumineur croate Krsto Hegedušić.
Les premières œuvres qu’il réalise sont présentées au public dans une exposition personnelle en 1963. Rapidement, sa notoriété transverse les frontières. Lui aussi. Il s’établit en région parisienne, à Arcueil, et reçoit le prix de la Biennale de Paris.
Dès le début des années 1960, les thèmes qui lui seront chers tout au long de sa vie apparaissent. On y trouve des corps zoomorphes et anthropomorphes qui semblent en lévitation dans une atmosphères parfois fantasmatique, souvent anxiogène.
Vladimir Velickovic (1935-2019)
Sans titre, 14.8.1965
Encre de Chine sur papier
Estimation: 2 000 - 3 000 euros
A partir de 1972, il entreprend une série de peintures et de dessins qui témoigne de l’influence des photographies que Eadweard Muybridge réalisa à la fin du XIXe siècle. Son œuvre entretient une correspondance avec le regard que porte la psychanalyse sur le duo sexualité/mort. Le spectre de l’occupation nazie de la Yougoslavie a longtemps hanté ses tableaux. Parfois réduites à l’état de formes, ses motifs (corbeaux, potences, instruments de torture ou encore barbelés déchiquetés) surnagent dans une gamme chromatique allant du rouge au noir. La taille de ses œuvres, souvent monumentale, augmente pour le spectateur la sensation de terreur.
En 1970, le travail de Vladimir Veličković fait l’objet d’une ambitieuse exposition au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Depuis les années 1980, un grand nombre de musées et d’institutions en France comme à l’étranger, ont exposé ses œuvres.
Les liens qui le reliaient à sa terre natale ne se sont pas effilés avec le poids des années. Il représente la Yougoslavie à la Biennale de Venise en 1972 et, plus récemment, il créa en 2009 le « Fonds Vladimir Velickovic pour le dessin » qui récompense de jeunes artistes serbes.
Décédé en 2019, l’artiste, élu à l'Académie des beaux-arts en 2006, préparait une exposition au Fonds Hélène & Édouard Leclerc à Landerneau.
