Le début de la période moderne de la peinture congolaise remonte aux années 1920. C’est alors que Georges Thiry, fonctionnaire colonial belge, s’étonne de la qualité artistique des décorations qui ornent les murs de certaines cases. Soucieux de leur pérennité, il décide de fournir à leurs auteurs, Djilatendo et au couple Albert et Antoinette Lubaki, des couleurs et du papier. Grâce à lui, cet art éphémère reproduit à l’aquarelle peut voyager. En 1929, Thiry, avec l’aide de son supérieur Gaston-Denys Périer expose Lubaki à Bruxelles, à l’occasion de l’inauguration du Palais des Beaux-Arts. D’autres expositions suivront, au musée d’ethnographie de Genève puis dans des galeries parisiennes.
Lorsque Thiry rencontre Djilatendo, il est tailleur de vêtements, mais ce sont les peintures qu’il réalise sur les murs de sa case qui intéressent Thiry. Djilantendo est un artiste contemporain de son temps, tour à tour abstrait et figuratif, il puise son inspiration dans son environnement. Soit il décline en couleurs délavées les motifs de tapis du Kasaï, ou bien il représente à l’encre noire ou violette des ombres de personnages ou d’animaux.
Lot 600 - Djilatendo (1895 - 1950)
Sans titre, 1929
Résultat : 54 600 €
En 1935, Georges Thiry et Gaston-Denys Perier se fâchent, et cessent d’envoyer peinture et papier aux artistes, ce qui marquera probablement la fin de leur production. Sous domination coloniale, le personnage en pantalon bouffant dessiné sur le papier pourrait suggérer l’officier exerçant son contrôle sur les êtres de la création, persuadé qu’il a, dans son uniforme, autorité pour indiquer la marche à suivre aux animaux.
Pilipili est le fils d’un pêcheur et travaille comme peintre en bâtiment et plombier aux Travaux Publics quand il rencontre Romain-Desfossés qui l’intègrera au Hangar après 1947. Il en sera l’un des artistes les plus talentueux. S’il applique parfois un style décoratif avec force de motifs sériels et répétitifs, les dessins de Pilipili témoignent surtout du foisonnement de la nature.
Résultat : 10 400 €
Elle semble scintiller sous de fines touches de couleurs vives, minutieusement appliquées sous forme de traits, de points et de cercles qui finissent par envahir l’ensemble de l’espace. A la mort de Romain-Desfossés, Pilipili intégrera l’Académie des Beaux-Arts de Lubumbashi en tant que professeur et enseignera notamment au célèbre artiste Mode Muntu.