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Jean-Pierre Pincemin (1944-2005), "Carrés Collés"

3 septembre 2018

Piasa Digital

La démarche de Jean-Pierre Pincemin se rattache historiquement à celle des artistes de Support-Surface qui ont remis en question les moyens de la peinture à la fin des années 1960. À travers la série des « Carrés Collés », entreprise entre 1968 et 1973, Pincemin entreprend un travail de déconstruction de la peinture qui récuse l’usage du pinceau comme celui de la toile sur châssis. Il a ainsi élaboré une méthode d’exécution anonyme et sérielle décrite en ces termes : « Le geste consiste à tremper des carrés dans leur moitié médiane ou diagonale puis à les assembler selon l’ordre sériel que je m’étais fixé, selon un nombre de carrés de 4, de 6, ou même de 9 ; il s’agissait alors de les répéter mécaniquement, les limites de la toile n’existaient pas. 


Lot 27 - Jean-Pierre Pincemin (1944-2005)
Sans titre, "Carrés Collés", 1969
Acrylique sur toile libre
Signée, datée et titrée sur un échantillon de toile
198.5 x 196 cm

Il restait à l’utilisateur la possibilité de la mettre dans le sens qu’il voulait » (Jean-Pierre Pincemin, Peintures sans châssis, Rouen, Musée des Beaux Arts, 1975). Par l’expérimentation du collage, Pincemin renouvelle le principe de répétition et aboutit à des constructions spatiales qui valorisent certaines rythmiques de couleurs ou de formes. Comme l'a souligné la critique Chantal Béret dans son article « Les gestes de l’idée » : « Les toiles sont suspendues directement sur le mur, sans le châssis (free canvas), le traitement de la couleur conférant à la toile poids et rigidité… Les formats rectangulaires peuvent atteindre un certain gigantisme. 

Des plans carrés, fragments du support découpé, relativement égaux… structurent l’espace pictural. Ils se juxtaposent dans une ordonnance rythmique donnée par des rapports chromatiques binaires, selon un processus de répétition ouvert et illimité… L’inscription de la couleur se fait par fragments qui correspondent au morcellement du support : le peinture immerge chaque plan dans un ou deux bains de couleur, éliminant toute intervention directe de la main sur la toile, tout outil marquant, si ce n’est le ciseau qui découpe et qui dessine. » (Art Press, n° 18, mai-juin 1975, p. 24)

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Art Moderne et Contemporain, Éditions

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