Le peintre français Martin Barré fait l’objet d’une véritable redécouverte par les collectionneurs. Son œuvre est aujourd’hui considérée comme l’une des œuvres majeures de la deuxième partie du XXe siècle.
Le peintre abstrait, Martin Barré connaît depuis un peu plus de quinze ans un renouveau critique dont l’exposition “Martin Barré” en 2020 au Centre Georges Pompidou fait figure d’acmé. Les collectionneurs ne s’y sont pas trompés et les résultats des enchères pour les œuvres de l’artiste connaissent une véritable embellie - l’acrylique sur toile 72-73-A présentée en février par Piasa a triplé son estimation basse pour atteindre plus de 100 000 euros (avec frais).
Beaucoup, de l’écrivain Michel Ragon à l'historienne et critique d’art Catherine Millet, avaient pointé dès le milieu des années 60, l’extraordinaire singularité de Martin Barré et voyaient en lui non seulement “un des peintres majeurs de sa génération (...), mais de la peinture actuelle.” (Michel Ragon, Martin Barré et la poétique de l’espace, catalogue de l’exposition à la galerie Arnaud, 1960).
Ni mystique, ni métaphysique, ni lyrique, ni géométrique, ses œuvres ne proposent aucune ligne claire, elles ne racontent pas les états d'âmes de l’artiste pas plus que des concepts destinés à bousculer les limites de l'art. Catherine Millet évoque plutôt “une peinture très pure qui ne vous demande certainement pas de vous abîmer dans la contemplation, mais plutôt d’entrer dans sa dynamique.” (catalogue de l’exposition “Martin Barré”, Centre Georges Pompidou, 2020). La peinture devient un espace, un univers qui évolue en permanence et dans lequel on circule librement.
