Le 18 avril 2018, PIASA propose une nouvelle vente consacrée à l’art contemporain africain. Depuis 2014, PIASA met en avant l’art contemporain africain à travers deux ventes annuelles, toutes accompagnées de thématiques étudiées. Cette saison, la création marocaine sera à l’honneur dans le nouvel opus de la vente Art Contemporain Africain, au travers d’artistes modernes et contemporains.
A l’heure où les regards sont tournés vers le Maroc, grâce à la première édition de la Foire 1:54 qui s’est tenue à Marrakech en février 2018 et qui a mis en lumière le dynamisme de la scène locale 2animée notamment par le musée d’Art Africain Al Maaden (MACAAL), la Fondation Montresso et des Jardins Rouges, et les nombreuses galeries d’art, la vente offrira une importante sélection de créations marocaines. Parmi cette sélection, citons une très belle œuvre de Jacques Majorelle sur papier rehaussée d’or et les maîtres de la peinture marocaine représentés par Jacques Azema, Hassan El Glaoui, Gharbaoui, Farid Belkahia, Melehi ainsi que la scène contemporaine : Binebine, Iqbi, Mohamed Said Chair ou Saad Nazih.
Hassan El Glaoui est né en 1923 à Marrakech. Il doit sa carrière de peintre au Premier ministre britannique Winston Churchill qui passa de nombreux séjours à Marrakech auprès de son père le Pacha El Glaoui et qui insista pour qu'il autorise son fils à peindre. El Glaoui a sublimé le cheval et son cavalier.
Jilali Gharbaoui (1930-1971, Maroc)
Sans titre, 1971 Gouache sur papier
Signé et daté en bas à droite 77 × 107 cm
Jilali Gharbaoui est considéré comme un des premiers peintres marocains abstraits. Après des études secondaires à Fès, il est marchand de journaux pour gagner sa vie. Passionné de peinture, il est repéré le directeur des Beaux-Arts à Rabat, qui lui permet en 1952 d’entrer aux Beaux-Arts de Paris. En 1959, il est introduit par Pierre Restany avec qui il s'est lié d'amitié ainsi qu'avec Henri Michaux, dans le groupe des informels. Après une courte période d’expressionnisme, il s’achemine vers la peinture informelle et peint des tableaux non figuratifs, fondés sur une gestualité nerveuse. C’est l’un des premiers peintres marocains qui ont porté l’abstraction jusqu’à ses derniers retranchements.
La vie personnelle du peintre est traversée par de fréquentes crises d’angoisse qui entraineront deux tentatives de suicide et plusieurs séjours dans des hôpitaux de psychiatrie. La tension qui se dégage de ses œuvres entretient une juste résonance avec son mal de vivre. Il s’éteint, en 1971, à l’âge de 41 ans, sur un banc public au Champ de Mars à Paris. Ses tableaux figurent dans diverses collections au Maroc, en France, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Farid Belkahia (1934-2014, Maroc)
Transe, 1988
Encre sur papier - Titré, daté et signé en bas à droite 61 × 80 cm
Né à Marrakech, Farid Belkahia reçoit très tôt une initiation à l’art grâce à son père qui fréquence les milieux artistiques cosmopolites. A 15 ans, il commence à peindre et à exposer des gouaches sur papier témoignant très tôt d’une dimension expressionniste qui ne quittera plus son œuvre. Belkahia effectue deux voyages d’études Qui marqueront son travail, à Paris où il suit une formation à l’Ecole des Beaux-Arts et à Prague où il étudie la scénographie. Il développera par la suite son style avec des œuvres allusivement figuratives, de plus en plus expressionnistes.
Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca de 1962 à 1974, il contribue avec ses collègues à créer une dynamique artistique avant gardiste. A partir de 1965, il élabore une œuvre originale, revisitant la mémoire visuelle marocaine et explorer les potentialités des savoirs faire.